Choisie Nseka est jeune encadreur des Enfants Reporter à Kinshasa. Elle a participé à plusieurs activités de plaidoyer en faveur de la protection, de l’éducation et de la participation des enfants. Aujourd'hui elle est parmi les jeunes encadreuses des jeunes.

« Il suffit de s’instruire et d’être déterminé pour réussir », a dit monsieur Yannick Aumba, chef de la section recrutement à la Rawbank.

Je suis Choisie Nseka, jeune encadreuse des enfants reporters à Kinshasa.

Monsieur Yannick vient de parler après le témoignage d’une de ses collègues. Sa collègue nous a dit que « même quand les choses paraissent sans issues, nous pouvons, avec de la détermination, atteindre nos objectifs ».
En marge de la célébration de la Journée Mondiale de l’Enfance, le 20 novembre, les enfants reporters et des jeunes encadreurs ont visité quelques entreprises à Kinshasa. C’est dans ce cadre que nous avons visité la direction générale de la Rawbank.

Aucun avenir à l’horizon

Lorsque je rencontre cette dame à la Rawbank, elle nous reçoit avec un large sourire. Mais je suis loin de me douter qu’elle a un parcours aussi singulier dans cette entreprise. Au début, rien ne lui garantissait l’ascension qu’elle va connaître. Aujourd’hui, elle est bien installée dans cette banque, l’une des grandes banques en RD Congo.
En fait, la dame n’a pas de diplôme de licence. Elle n’est pas allée à l’université. Avec son diplôme d’Etat en coupe et couture, elle décide de se former en esthétique. Elle n’a pas de moyens pour aller à l’université. Dans sa tête, elle ne voit que la couture et l’esthétique. Rien d’autre. C’est ça son destin et son avenir s’arrête là.
Alors un jour, elle apprend qu’une formation gratuite est organisée. À l’issue de cette formation, elle pourrait travailler dans une banque. Elle décide de dépasser ses limites et de suivre la formation. À la fin de la formation, elle entre à la Rawbank. Lorsqu’elle arrive, elle est pleine de complexes. En fait, elle n’a aucune confiance en elle et se sent inférieure aux autres parce qu’elle n’a pas de diplôme universitaire.
« Un jour, le DG m’a dit que le diplôme n’est pas important. L’important, c’est de bien travailler et de se former », nous dit-elle. Elle explique que ces phrases ont changé sa vision de l’époque et ont marqué le début de son ascension. « C’est de là que tout est parti », se souvient-elle en souriant.
Cette histoire est très inspirante. Grâce à elle, je sais maintenant que je peux travailler dans un autre secteur que celui lié à mes études. Et que l’important, c’est de se former et de se donner à fond.

Une banque, c’est plus que l’argent 

En fait, je me suis rendue compte qu’on ne réfléchit pas beaucoup quand on entend parler de certaines entreprises. La Rawbank, par exemple, je savais juste que c’est une banque. Rien de plus. Pourtant, il y a tout un univers qui existe derrière. Ce sont des milliers de personnes qui y travaillent, devant des ordinateurs pour assurer des meilleures expériences aux clients.
Nous avons aussi discuté avec le directeur des ressources humaines, le directeur société et communication de la banque. D’autres cadres nous ont aussi raconté leurs expériences et nous ont conseillé. Pour certains, se retrouver dans une banque n’était ni un rêve, ni une option.
J’ai beaucoup appris de cette visite. J’en garde de très bons souvenirs. En fait, j’espère secrètement qu’il y aura d’autres activités d’immersion avec les jeunes.
Encadreurs : Moïse Imbanda et Maranatha Yala