Andrea, 13 ans, est une Enfant Reporter de la ville Kinshasa.

Depuis que je suis petite, j’ai toujours regardé avec admiration les grands passer leurs examens d’Etat. Je les voyais partir tôt le matin, leurs macarons accrochés aux uniformes. Dans mes souvenirs, je revois ces chemises, souvent, neuves.

Lorsqu’ils reviennent, ces aînés racontent comment la journée s’est passée. Je voulais aussi que mon tour arrive.
Ce jour est enfin arrivé.
Je m’appelle Andréa Mavanga, 17 ans. Je suis enfant reporter de Kinshasa et finaliste du Lycée Motema Mpiko. Passer les examens d’état ? C’est quelque chose d’incroyable.

Une journée dans la cour des grands

La veille du jour des épreuves, on nous remet les macarons pour les épreuves. Je suis sur un nuage. Quand je pose le macaron sur moi, j’ai l’impression de franchir une étape importante de ma vie. Une impression d’entrer dans la cour des grands. Ce soir-là, à la maison, je rêve des résultats que j’aurais à la fin de ces examens. J’imagine la fierté que je verrai dans les yeux de mes parents. Je souris rien qu’à cette idée. Je rêve éveillée, mais j’y crois. Cela me donne la force d’affronter les épreuves qui m’attendent.
Le lundi 02 juin, c’est le début des hors sessions des Exetat. On commence par la dissertation. Prière en famille. Je vais à mon école qui est aussi un centre d’examens. L’école est pleine. Il y a beaucoup d’élèves en uniforme qui viennent d’autres écoles. Je n’ai jamais vu autant de monde dans mon école.
En fait, pendant la période des examens d’Etat, les élèves des classes inférieures restent chez eux. Il n’y a que les finalistes qui sont à l’école. Je rejoins mes copines. On est un peu stressée par ce qui nous attend. Mais je suis fière d’être là. Avec mes copines, on se sent comme des « Grandes ». Avant le début des examens, nous discutons entre nous. Je sens que je fais vraiment partie des grandes. Je souris.

Vivre pleinement l’instant présent

Dans la salle d’examen, lorsque ma copie arrive, je me dis que ça y est. Je vais vraiment passer cet examen. Je prends un moment pour le réaliser. Je savoure et je veux vraiment réaliser que c’est moi qui passe l’Exetat ? Est-ce moi qui termine les humanités ? Je n’y crois pas. Je rigole. Je ne sais pas si vous me comprenez. Je vis enfin ce que je voyais au loin et que j’appréciais chez les autres depuis des années. C’est incroyable.
Après cette première épreuve, je me sens encore plus motivée pour la suite. C’est comme un déclic. Maintenant, que nous avons commencé, je veux aller jusqu’au bout et donner le meilleur de moi-même à chaque étape. J’ai tellement attendu ce moment, alors je compte bien en profiter, le vivre pleinement, avec sérieux, mais aussi avec fierté. En fait, chaque épreuve me rapproche un peu plus de mon diplôme. Et rien que le fait d’y penser me fait sourire. Je suis prête. Prête pour continuer et réussir. La deuxième journée, c’est le jeudi. Le tout s’est bien passé.

Aux amis finalistes

Même si la session ordinaire ne commence qu’en fin juillet, il ne faut surtout pas se relâcher. C’est vrai qu’on a encore du temps pour les préparations. Le temps passe assez vite. Le diplôme d’État est une étape importante. Il peut vraiment changer notre avenir. Alors restons motivés, concentrés, jusqu’au bout. On a déjà fait un grand pas. Seulement, il ne faut surtout pas baisser les bras maintenant. Et pour tous ceux qui ont longtemps rêvé de ce moment comme moi, vivons-le à fond. Soyons sérieux et motivés. L’avenir est entre nos mains. L’avenir est à nous. Et il se façonne maintenant.
Encadreuse : Abigaël Mwabe