Jeancius Sakalonyi, 15 ans, est enfant reporter à Lubumbashi, province du Haut-Katanga.

Je m’appelle Nshimba Sakalonyi Jeanci. J’ai 16 ans et je suis un enfant reporter de la ville de Lubumbashi. Il y a peu, j’ai perdu mon père suite à une maladie. Cette douloureuse épreuve ne cesse de me surprendre désagréablement. Ma vie se détériore chaque jour qui passe.

 

Une situation brusque

Un soir de mars 2023, papa est revenu du travail. Nous sommes toute la famille autour de lui, dans le salon. L’ambiance autour de lui était comme d’habitude, puisqu’à chaque fois qu’il revient du boulot, on est rassuré que dans son sac il ne manque pas de sucettes ou autre chose qui peut nous faire plaisir. Papa n’avait aucun malaise jusqu’à ce que nous sommes allés dormir.

Vers minuit, alors que nous dormions, on a entendu un cri. Des cris qui nous ont réveillé. Rapidement, nous nous sommes rendus vers la chambre des parents. C’est papa qui criait. Il se plaignait de maux de tête. Je me suis rendu compte qu’il souffrait atrocement. Ce n’était pas un homme qui se plaignait souvent. Il avait un mental fort. Le voir dans cet état m’a vite fait comprendre qu’il fallait l’évacuer vers l’hôpital.

 

Un séjour à l’hôpital sans retour

Papa était tombé. Pour le relever, nous avons fait appel aux voisins, qui nous ont aidé à l’acheminer à l’hôpital.

Pendant plus de trois semaines, il est resté en réanimation. On ne savait pas dire de quoi il souffrait. La famille a dépensé tout ce qu’elle avait pour ses soins, sans succès. Et le 03 mai 2023, il a rendu l’âme. Le pire est arrivé chez nous !

 

Après les reconfort, la solitude

Pendant le deuil, plusieurs personnes sont venues nous consoler. Les oncles paternels ont promis de nous prendre en charge, certains se sont engagés pour nos études. Maus aucun d’entre eux n’a réalisé ses promesses. C’est alors qu’a commencé pour nous une vie de tâtonnements. Terminer cette année scolaire est un vrai miracle réalisé grâce à l’assistance financière reçue pendant le deuil. Maintenant que c’est passé, j’ai de réelles craintes pour la suite de mes études.

Jeanci a perdu son père à Lubumbashi

Jeanci a perdu son père à Lubumbashi

Espoir en voie de disparition

Je me demande comment je vais faire pour étudier l’année prochaine, surtout que je suis en terminale. Je commence à douter quant à mon rêve d’aller à l’université et devenir par la suite un grand médecin, ou encore un ingénieur. Je n’ai personne qui puisse prendre en charge mes études.

Il n’y a pas que mes études qui sont déstabilisées. Nos conditions de vie se détériorent petit à petit. J’espère que Dieu fera grâce. J’ai pris courage et j’ai confiance.

 

Aux personnes de bonne volonté

J’étais habitué à plaider pour les enfants orphelins. Aujourd’hui, j’ai compris la pertinence de mes plaidoyers puisque moi-même j’ai intégré la liste des enfants orphelins. Alors, je fais appel à toutes les personnes de bonne foi de ne pas fermer les yeux. Les orphelins ne sont pas seulement ceux qui vivent dans les orphelinats. Il y a aussi nous qui restons chez nous, en famille. Nous avons aussi besoin d’être assistés.  Ce n’est pas parce que nous sommes orphelins que nous devons renoncer à nos rêves.