Je suis Stéphanie Kabagale, enfant reporter de Bukavu et élève au lycée Cirezi. Depuis mon enfance, j’ai toujours aimé le football. Alors je me demande si le football féminin peut être une opportunité pour les filles, ou bien cela reste encore un tabou.
Visiblement, le football féminin est encore un tabou, notamment dans ma famille. Quand j’avais 6 ans, je restais souvent au salon tard la nuit avec mes grands-frères pour suivre des matchs de foot.
A l’cole primaire, il y avait des matches interclasses organisés chaque samedi. Quand ma classe était programmée, je demandais un maillot pour jouer avec les garçons. Mais le règlement du tournoi ne permettait qu’aux garçons de jouer.
Le football est un sport d’équipe
Pendant la mi-temps ou à la fin du match, je prenais parfois le ballon pour m’amuser et jongler avec. En fait, j’avais vraiment envie de jouer.
Je me sentais vraiment bien quand je jouais au ballon. Mes parents me laissaient faire. Ils pensaient que cette envie allait passer. Mais non ! Plus le temps passait, plus mon envie devenait forte.
En fait, comme le football est un sport d’équipe, la cohésion entre les joueurs me fascine beaucoup. Cela m’a toujours impressionné. Pour moi, les joueurs ne courent pas seulement derrière une balle. C’est bien plus fort que ça. Ils courent pour partager du bonheur, le plaisir de se sentir ensemble. En effet, leur union fait leur force. Et c’est grâce à cela que les footballeurs gagnent leurs vies.
Attirée par le football féminin
Nous parlons souvent du football masculin. En réalité, le football féminin existe aussi. Et j’aimerais vraiment intégrer une école de foot, et voir si cette passion qui ne cesse de grandir en moi peut être prometteuse. Hélas ! Mes parents ne sont pas ouverts à cette possibilité. J’ai longuement discuté avec eux pour leur montrer les avantages du football. Ils rejettent mes arguments. Du coup, ils m’interdisent catégoriquement de jouer au foot.
Selon eux, il y a plus des risques et de dangers pour une fille qui jouerau football. Ils me parlent notamment des déformations musculaires et osseuses, des fractures, etc. Je crois qu’ils ne seront jamais d’accord avec moi.
J’ai 15 ans. Et autour de moi, on ne fait que me décourager. Même mes grands-frères ne veulent pas m’entendre parler d’une carrière dans le football. Ils soutiennent tout ce que les parents disent. Dans mon école, il y a une équipe de football. Je ne peux même pas participer aux entrainements. Je suis vraiment frustrée. Et pourtant, j’aimerais vraiment jouer au foot. Entretemps, je dois obéir à mes parents. Et comme je ne peux pas jouer seule, je regarde les autres faire.
Faute de mieux, je suis les informations sportives. Pendant la Coupe du Monde, je n’ai raté aucun match. Après les cours, je rentrais directement à la maison pour suivre les matchs. J’étais heureuse de voir les joueurs s’affronter.
Est-ce que l’avis de l’enfant compte ?
En fait, je sais que les parents s’inquiètent normalement pour leurs enfants, et c’est normal. Seulement, je pense que parfois les parents devraient tenir compte des choix de leurs enfants et essayer de les orienter selon leurs choix.
Même si je rencontre des obstacles dans ma famille, je demande aux filles qui ont la passion du football de la saisir et de foncer. Elles peuvent travailler durement pour transformer leur rêve en réalité. En fait, un rêve accompli peut changer tout une vie.
Pour mon rêve, j’espère qu’un jour je serai utile à la société en soutenant une équipe féminine de football, ou encore comme journaliste spécialisée dans le sport.