Je suis tombée d’une moto. Je ne voulais pas arriver en retard à l’école. Je suis Ines, enfant reporter de la ville province de Kinshasa. J’habite dans la commune de Lemba.
Dans ma commune, le transport est de plus en plus difficile les matins. Pourquoi ? À cause du mauvais état des routes. Les routes principales sont soit impraticables, soit en mauvais état avec des eaux qui stagnent dans des nids de poule.
Du coup, les chauffeurs préfèrent éviter certains passages pour préserver leurs véhicules. Et pour aller vite à l’école, éviter les embouteillages, il vaut mieux prendre une moto. J’en trouve une rapidement à l’arrêt. Afin d’éviter les trous, le motard est de zigzaguer sur la route.
Alors que je suis bien accrochée derrière le motard, il manque sa manœuvre. On est tous les deux par terre.
« Kabasele », se moque quelqu’un pendant que nous somme à terre. Une foule se forme immédiatement autour de nous. Pas pour nous aider, mais pour se moquer ou faire des vidéos. Le motard et moi, nous levons. Mon uniforme est toute sale. Les rires des gens me mettent mal à l’aise. Je me sens humiliée. Je trouve le courage de retourner me changer à la maison. Comme c’est la période des examens, je suis obligée d’aller à l’école. Donc je reprends la route. Malgré toute ma volonté d’arriver tôt, j’arrive en retard à l’école.
Je suis tellement frustrée. Mais je dois retrouver mon calme et me concentrer pour les examens.
Il faut sauver ma commune
En fait, après cet incident, j’ai réfléchi sur l’état de ma commune. J’ai compris que l’insalubrité de ma commune n’est pas seulement une honte. C’est un danger réel. En fait, beaucoup de choses sont liées. Les routes sont inondées parce que l’eau ne coule pas dans les caniveaux. Ils sont bouchés par les déchets. Les rues de ma commune sont sales. Il y a des déchets un peu partout. Les marchés sont devenus des décharges publiques. Et tout cela dégage une odeur insupportable.
Il y a quelque temps, pour rendre la commune plus propre, le bourgmestre avait entrepris de trouver des solutions pour lutter contre l’insalubrité. Il a promis des sanctions contre les personnes responsables de l’insalubrité. Les autorités de la commune ont même évoqué des amendes allant jusqu’à 1000 dollars. Alors pour mieux préparer les habitants, une campagne de sensibilisation sur la préservation de la nature est lancée. Chaque semaine, les habitants doivent nettoyer leurs rues.
Il faut agir
En fait, le problème, c’est le suivi de l’application de tout ce qui est dit. Les gens ne font pas toujours bien les choses. Du coup, on a l’impression de ne pas avoir de résultat. On devrait trouver le moyen d’impliquer tout le monde et de veiller à ce qu’il n’y ait pas d’exception ou de favoritisme. Et pourtant, c’est le favoritisme qui règne.
Après ma chute de la moto, je voudrais que les responsables puissent travailler pour avoir une commune propre avec des caniveaux débouchés. Une commune agréable à vivre. En fait, je veux aussi d’une commune avec des poubelles publiques pour mieux gérer les déchets.
En-tout-cas, je rêve de routes sans déchets. Des marchés bien propres et des espaces verts entretenus. Je rêve d’une commune où les autorités et les habitants travaillent ensemble pour garder l’environnement sain. Et pour ça, des mesures doivent être prises. Les habitants du quartier devraient être initiés aux questions climatiques, environnementales et à la gestion des déchets.
Organiser des collectes de déchets, installer des poubelles publiques et veiller à l’application des sanctions prévues par la loi contre les pollueurs. Notre commune autrefois propre et vivable, est aujourd’hui envahie par les déchets. C’est à nous de la rendre plus propre qu’avant.