Faveur Maniku, 16 ans, est Enfant Reporter de la ville de Kinshasa. Elle a participé au Forum des Filles de la RDC en 2022.

Mes encadreurs ont appelé mon père pour lui dire que je suis parmi les enfants retenus pour échanger avec l’artiste Fally Ipupa ce jeudi 22 février à l’UNICEF Kinshasa. Mon père m’informe que je vais faire une interview avec Fally. Je suis touché par cette opportunité.

 

En fait, ce n’est pas chaque jour qu’on a l’occasion de rencontrer une personnalité telle que lui. C’est une star internationale.

 

Pas si emballée que ça

J’aurais aimé être un peu plus emballée que ça. C’est la réaction que n’importe qui aurait, surtout si c’est une personne qui écoute les chansons de Fally. J’avoue que je suis parmi les personnes qui écoutent ses chansons avec le cœur. En fait, j’aime bien ses chansons parce qu’il y a une certaine profondeur dans ce qu’il dit. Et il m’arrive quelques fois de me sentir portée et me découvrir certaines émotions, sensibilités et réflexions en écoutant ses chansons.

 

Mais bizarrement dans ma tête, je me disais : c’est Fally. Pas plus.

Et je ne sais pas trop pourquoi. Cela me fait rire. Mais, c’est peut-être parce que j’ai beaucoup d’estime pour ma personne et cela ne me donne pas le droit de paniquer ou de m’agiter pour une personne ? Ou peut-être parce que je suis une star dans ma tête ? Je ne sais pas. Ça me fait rire.

 

Il faut de l’abnégation pour réussir

 

Ce jeudi 22 février matin, je suis au bureau de l’UNICEF pour le renouvellement de l’agrément de Fally Ipupa comme Ambassadeur.

En arrivant j’étais détendue. Cela me paraissait assez bizarre. Fally est arrivé et on a commencé à discuter. Je lui ai posé la question de savoir quels conseils ils donneraient aux parents qui étouffent les rêves de leurs enfants et des jeunes qui voudraient devenir comme lui, musicien.

 

Pour Fally, c’est normal que les parents soient inquiets pour leurs enfants et qu’ils ne veuillent pas les exposer aux nombreux risques que représente le monde de la musique. En fait, il puisse y avoir de grands noms qui redorent l’image qu’on a de la musique congolaise. Mais pour beaucoup des parents, la musique est perçue comme un métier sans lendemain. Aucun parent ne veut exposer son enfant à un tel risque.

Avec cette perception, je peux aussi les comprendre. J’ai apprécié et savouré le temps que j’ai passé avec Fally Ipupa.