Stéphanie Kabagale, enfant reporter de la ville de Bukavu.

J’ai fait une rencontre inspirante. Dix-sept ans après ma naissance, j’ai rencontré l’obstétricienne qui a assisté à mon accouchement. Cette rencontre a été un moment décisif pour moi. « Je voudrais un jour te voir à ma place », m’a dit la dame, avec un sourire encourageant.

Je suis Stéphanie Kabagale, enfant reporter dans la ville de Bukavu. Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours rêvé de devenir médecin. Je veux faire médecine pour aider les enfants de ma communauté dans la province du Sud-Kivu. Dans notre pays, beaucoup d’enfants souffrent et ils meurent parfois faute de soins appropriés. Cette réalité m’a profondément touché et a renforcé mon désir de contribuer à changer les choses.
Alors l’obstétricienne qui a assisté à mon accouchement s’appelle Agnès. La revoir, m’a tellement fait du bien et donné encore plus d’ambitions. C’était un véritable catalyseur. Agnès est arrivée à l’hôpital général de référence de Panzi, un des plus grands hôpitaux de Bukavu, en mars 2007. C’était juste quelques mois avant ma naissance. Elle m’a raconté comment elle a commencé comme accoucheuse dans un autre hôpital avant d’arriver à l’hôpital de Panzi. C’est une femme passionnée et dévouée. Son travail acharné l’a conduit à devenir cheffe du service de néonatalogie.
Madame Agnès

L’obstétricienne et l’enfant qu’elle a vu naître (@ponabana)

« Avoir un impact positif sur la vie des enfants et de leurs familles est ce qui me motive chaque jour », m’a confié Agnès. Son parcours et sa passion pour son travail m’ont profondément inspiré. Elle m’a encouragé à poursuivre mon rêve de devenir médecin. Elle souhaiterait que reprenne sa place un jour et que je puisse continuer à œuvrer pour le bien-être des enfants.

L’importance des encouragements

Et pourtant, j’ai remarqué que ce n’est pas tout le monde qui encourage un enfant à faire des études de médecine. Certaines personnes pensent que la médecine est une carrière trop exigeante et qui demande énormément des sacrifices. Ils me conseillent souvent de choisir d’autres études. Je reste déterminée pour faire médecine. En fait, voir un enfant sourire à nouveau après avoir été soigné, et savoir que j’ai contribué à réduire le taux de mortalité infantile dans mon pays, sont pour moi des plus belles récompenses. Je voudrais les vivre pleinement.
Je suis convaincue que la médecine est l’un des métiers les plus nobles. Pour moi, être pédiatre signifie être à l’écoute des plus vulnérables, leur donner la chance de grandir en bonne santé. En effet, ce n’est juste pas un choix de carrière. C’est une vocation, une mission. Je veux vivre dans un pays où chaque enfant reçoit des soins dont il a besoin, et où aucune famille ne perd un enfant à cause de l’absence de soins médicaux.
J’encourage les jeunes à suivre leurs passions et à ne pas se décourager par les obstacles. Je demande aussi aux adultes, de leur côté, de guider les enfants dans leurs choix sans les contraindre. Ils devraient soutenir les enfants dans la réalisation de leurs rêves. Un peu comme Agnès l’a fait avec moi.
Mon rêve est de devenir pédiatre. Je veux aider à construire un avenir meilleur pour les enfants de mon pays. Je suis prête à donner le meilleur pour réaliser ce rêve et inspirer d’autres jeunes à s’engager dans différents domaines. Ensemble, nous pouvons faire une différence significative pour notre communauté.
Encadreur : Christian Mirindi