Âgés de 9 à 18 ans, les Enfants Reporters sont des filles et des garçons de toutes les origines sociales qui œuvrant pour la protection, l’éducation, la santé et la participation des enfants en RDC. Initiés à la Convention internationale relative aux droits de l’enfant et aux techniques journalistiques de base, les Enfants Reporters prennent conscience de leurs droits et font entendre leurs voix par le biais des différents supports de communication.

Je m’appelle Mireille et je suis enfant reporter de Goma. Depuis plusieurs mois, la ville de Goma, dans la province du Nord-Kivu, vit dans une certaine instabilité à cause des conflits armés. Je vis dans un quartier éloigné du centre-ville. Et je ne sais pas si la situation est la ville dans le centre de Goma.

Dans mon quartier, je vis dans une angoisse constante.
Une nuit, j’étais dans notre salon. Il était un peu plus de 22h. Pendant que je faisais mes devoirs, j’ai entendu des coups de feu. Au début, j’ai pensé qu’il s’agissait des voleurs. Mais quelques minutes plus tard, il y a eu des détonations plus grandes. Cela ressemblait plus à des explosions.
Après ces lourdes détonations, chacun s’est enfermé dans sa chambre. Pour tout vous dire, j’avais tellement peur et des frissons.
C’était la panique à la maison. On a éteint toutes les lumières. Tous, on s’est couché au sol. Silence total. On pouvait entendre une mouche voler.
Cette nuit a été tellement longue. Les tirs ont continué pendant plus des heures. Pas moyen de dormir. Chaque bruit me faisait sursauter. Et dire que ce n’est pas la première fois de vivre une telle situation. Pour dire vrai, on ne s’habitue jamais à vivre dans la peur. J’ai l’impression de vivre constamment dans l’angoisse. Je ne sais pas si demain, je pourrai me réveiller et avoir une journée tranquille. En gros, ma vie est incertaine.
À l’école, beaucoup d’élèves sont absents. Je peux le comprendre lorsqu’on passe une nuit de stress. En-tout-cas, ce que je vis à Goma n’est pas une vie normale pour un enfant. Comme d’autres enfants, je veux vivre dans la paix et aller à l’école sans craindre les tirs et des explosions.
Mais aujourd’hui, nous sommes devenus témoins directs des tensions qui sont présents dans la ville de Goma. S’il y a une chose que je peux faire, c’est de demander à ce qu’on prie pour le retour de la paix dans la province. Nous les enfants sommes victimes des conflits armés.