✍️ Par Winner Ngoma, 10 ans, Enfant Reporter de Kinshasa

 

« Toc toc. Bonjour papa, vous pouvez nous donner un peu d’argent, s’il vous plaît ? On voudrait acheter de la nourriture. On a faim. »

C’est la phrase qu’un groupe d’enfants répète dans plusieurs parcelles de mon avenue à Kinshasa. Ce sont des garçons, un peu plus âgés que moi.

Je les vois souvent frapper aux portes des maisons de mon quartier pour demander un peu d’argent. Ils expliquent qu’ils ont faim ou qu’un de leurs amis est malade. Certains parents les insultent ou les chassent, mais ils reviennent toujours.

 

Des enfants qui mendient… avant et après l’école

J’ai remarqué qu’ils passent tôt le matin ou tard dans l’après-midi. Curieux, j’ai voulu en savoir plus. J’ai appris que ces garçons viennent de familles différentes et qu’ils se retrouvent près de mon avenue pour mendier ensemble.

Ce qui m’a le plus surpris, c’est qu’ils vont à l’école. Je ne comprenais pas comment on pouvait mendier et aller en même temps à l’école. En cherchant, j’ai découvert qu’ils mendient pour acheter à manger ou des vêtements. L’argent qu’ils reçoivent leur permet simplement de survivre.

Ils mendient donc avant d’aller à l’école ou juste après les cours. Je trouve cela très étrange et triste à la fois. Est-ce qu’un enfant peut aller à l’école et manquer de nourriture ? Je ne sais pas, mais cela me fait beaucoup réfléchir.

 

On devrait les aider

Je trouve la situation de ces enfants très triste. Ils sont souvent humiliés alors qu’ils ne font que chercher à vivre. Et s’ils reviennent frapper aux portes, c’est parce qu’ils ont vraiment besoin d’aide.

Quand je les regarde, j’ai les larmes aux yeux. Parce que ce sont des enfants comme moi, et qu’on ne choisit pas les conditions dans lesquelles on naît.

Je pense que mendier, c’est mieux que voler. Ces garçons ont fait un choix difficile, mais c’est leur manière de survivre. On devrait les aider avant qu’ils ne tombent dans la délinquance. Les gens ne sont pas toujours généreux, mais eux, ils sont dans le besoin chaque jour.

 

Encadreuse : Abigaël Mwabe