Abigaël, 22ans, est une ancienne Enfant Reporter de la ville de Kinshasa. Elle est aujourd'hui étudiante en droit et continue de s'impliquer pour les droits des enfants en encadrant à son tour les Enfants Reporters.

Après la pluie du vendredi 4 avril, la ville de Kinshasa a enregistré des dégâts à cause des eaux de pluies. Sur les réseaux sociaux, je vois des images des véhicules emportés par les eaux, des maisons inondées et des personnes marcher les pieds dans l’eau.

Je n’ai pas encore vu autant d’eau.
Des familles sont obligées de déménager et il y a en même qui ont été dirigées vers un site d’hébergement temporaire.
J’apprends aussi que des écoles sont inondées. Et je me demande comment cela va se passer lorsque les élèves vont reprendre les cours.
Les écoles sont inondées alors que les élèves sont en vacances. Alors, comment faire pour remettre les écoles en état pour mieux accueillir les élèves après les vacances ?
Cela est un autre problème.

Prix de transport à la hausse

Mais pour se déplacer juste après ces pluies, j’ai eu l’impression qu’il y avait un peu plus d’embouteillages, alors qu’il y en a déjà d’habitude. Et la conséquence est que les motards ont décidé d’augmenter le prix des courses. Les chauffeurs de taxis ont fait la même chose. La course qui était à 1500 francs par personne prend 500 ou 1000 francs de plus. C’est comme ça.
Certains vont jusqu’à doubler la somme. Les clients n’ont pas le choix. C’est soit on paie le prix fixé par les motards, soit on traîne à l’arrêt pour trouver un taxi avant de s’engouffrer dans les embouteillages.
« C’est parce que les rues sont inondées qu’on hausse les prix », me dit le motard qui me prend. « En fait, lorsqu’on est à moto, on prend plus de risques que les autres. Nos pieds sont presque tout le temps en contact avec le sol. Donc on a les pieds dans l’eau. C’est un gros risque dans notre ville. Et si on doit prendre des risques, autant que ce soit pour une somme qui en vaut la peine », m’explique-t-il.
La situation n’est pas évidente.
Après les dernières pluies qui se sont abattues sur Kinshasa, ce n’est pas le beau temps. Ces pluies ont révélé les problèmes dans les canalisations et les évacuations des eaux à Kinshasa.
Je voudrais que les autorités responsables de l’urbanisation, de la voirie et du drainage des eaux puissent vraiment prendre cette situation au sérieux pour que les familles soient protégées des dégâts. Selon ce que j’ai vu, les dégâts sont assez importants. On parle même des morts.
Je compatis. Et je veux qu’on puisse épargner d’autres vies dans le futur pour éviter que des gens meurent à cause des eaux de pluies.
Abigaël Mwabe