Abischai Mbayo, enfant reporter de Kipushi, dans la province du Haut Katanga

Isaac habite dans le territoire de Kipushi dans la province du Haut-Katanga avec sa grand-mère qui a environ 70 ans. Il souhaite retourner à l’école malgré que les moyens financiers ne le lui permettent pas pour l’instant. Il a 10 ans et travaille depuis près de trois ans, dans un site minier artisanal. 

 

Kipushi est une cité frontalière, entièrement minière, située à 30 Km au sud-ouest de la Ville de Lubumbashi, dans la Province du Haut Katanga en RDC. On y trouve plusieurs dizaines de carrés miniers à ciel ouvert où de nombreux enfants vont travailler afin de garantir leur survie. D’autres travaillent pour préparer leur retour à l’école mais aussi pour aider la famille. Il faut dire que la pauvreté est une réalité dans plusieurs ménages.

Dans la carrière Safricas, un site minier artisanal, Isaac travaille de 8 à 17 h 30. Il habite à 1 km de son lieu de travail, toujours dans la même ville.  Il travaille pour aider sa grand-mère  aussi. 

 

Le site minier n’est pas la place d’un enfant 

 

Lorsque j’ai rencontré Isaac samedi 15 mai, dans ladite carrière, Isaac semble faible, dans son corps si fragile, il transpirait toutes les minutes. J’ai trouvé qu’il était si jeune pour ce travail. Il vit dans une certaine peur de la perdre sa grand-mère. 

« Je n’ai pas de choix ; je n’ai ni père, ni mère. J’ai déjà fini mes études primaires ; mais je n’ai pas les moyens pour aller au secondaire. Si les études primaires sont gratuites, ce n’est pas le cas avec les études secondaires. »

« Et même si c’était le cas, je ne pense pas que je pourrai avoir tous les accessoires qu’il faut à un élève normal », a-t-il désespérément déclaré.

Ayant déjà fait plus de deux ans dans ce site minier et sans compter les autres risques auxquels Isaac et les autres enfants s’exposent, il nous réaffirme qu’il est tombé malade plus d’une fois. Je pense qu’il faut vraiment, mais vraiment, lutter contre la présence des enfants dans les sites miniers

 

Qu’en est-il de la protection de l’enfant ? 

 

Cette situation est contraire à l’article 32 Alinéa 1 de la convention internationale des droits de l’enfant qui stipule: « Les Etats partis reconnaissent le droit de l’enfant d’être protégé contre l’exploitation économique et de n’être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à sa santé ou son développement physique, mental, spirituel, moral ou social. »

En fait, personne n’aimerait vivre cette situation. Encore moins pour son enfant ou son frère. 

C’est pourquoi je propose que le gouvernement puisse prendre des mesures législatives, administratives, sociales et éducatives pour assurer la protection des enfants, en particulier les enfants orphelins.

 

Qu’est-ce qui est fait pour sortir les enfants des sites miniers ? 

 

Quelques initiatives ont été lancées. Par exemple, l’année dernière, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), en collaboration avec la Global Battery Alliance (GBA), s’est assigné comme objectif de mobiliser 21 millions de dollars américains auprès des partenaires publics et privés au cours des trois prochaines années pour financer une série d’initiatives visant à s’attaquer aux causes profondes du travail des enfants dans les communautés minières en République Démocratique du Congo (RDC).