Love Mwandu est un enfant reporter de la ville de Kipushi, dans le Haut-Katanga

Je suis Love Mwandu, enfant reporter de Kipushi dans le Haut-Katanga. J’ai 15 ans. Un bébé a été trouvé mort ce jeudi, enveloppé dans un sachet, corde au cou et dévoré en partie par les chiens. Ce drame s’est passé à l’angle des avenues Lumumba et Maman Yemo à Kipushi. J’en suis sérieusement choquée et terrifiée.

 

Une triste histoire que je n’oublierai jamais

Tôt le matin ce jeudi, la population du quartier Kamarenge est en alerte. Le corps d’un bébé est déposé au sol, dans un emballage en plastique. Il a une corde au cou. La génitrice semble l’avoir étranglé pour l’empêcher d’émettre un cri. Le corps est en décomposition. Une partie a été mangée par les chiens. Ce sont d’ailleurs les grognements des chiens qui ont alerté la population environnante. Les chiens se disputaient le corps.

 

 

Ce crime prémédité ne doit pas rester impuni

De la plus haute autorité de Kipushi jusqu’au dernier enfant qui a appris la triste nouvelle, tout le monde est en colère. « C’est horrible ce que je viens de voir ici. Je condamne cette femme. Comment tu peux mettre au monde un enfant et après tu le jettes ? Pourtant il y a des femmes qui font des prières insistantes pour avoir ne fût-ce qu’un seul enfant. Cette femme doit être recherchée et punie dans toute la rigueur de la loi » a dit Plamédie, une fille que j’ai trouvée sur lex lieux.

Les autorités ont promis qu’elles vont mener des enquêtes jusqu’à dénicher l’auteure de ce crime. Elles ont demandé à la population de dénoncer toute femme qui était enceinte et dont le bébé n’est pas visible après l’accouchement. L’Agence Nationale de Renseignements et tous les services de sécurités sont en alerte.

 

 

Le droit à la vie de l’enfant a été violé

L’article 6 de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant en ses alinéas 1 et 2 stipule : «  Les Etats parties reconnaissent que tout enfant a un droit inhérent à la vie. Les Etats parties assurent dans toute la mesure possible la survie et le développement de l’enfant. »

Et l’article 13 de la loi portant protection de l’enfant ajoute : « Tout enfant a droit à la vie. Le père, la mère ou l’un d’eux, ou la personne exerçant l’autorité parentale, ont l’obligation d’assurer sa survie, son éducation, sa protection et son épanouissement. »

Je demande aux autorités judiciaires de se saisir de ce dossier, de retrouver la mère et d’appliquer la loi dans sa rigueur. Je souhaite que l’audience soit publique pour décourager les autres mères qui pourraient s’ispirer de cet acte odieux.

 

 

Encadreur : Christian Katondo

 

 

 

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