Prosper Yumba, 13 ans, est enfant reporter à Goma, province du Nord-Kivu.

Je suis Prosper Yumba, enfant reporter de la ville de Goma, province du Nord-Kivu, et j’ai 13 ans. En fait, je vis sur le site de déplacé de Lushagala. Je veux vous parler d’une situation qui s’est passé sur le site.

 

Au début du mois de janvier, j’ai vu deux garçons de notre site (l’un avait 15 ans et l’autre 17 ans) revenir du parc en courant. Ils avaient disparu pendant quelques jours. Ils ont expliqué avoir rencontré des combattants sur leur chemin.

Ces combattants les ont réquisitionnés pour qu’ils transportent leurs affaires.

 

Durant leurs journées de marche, ces combattants leur disaient qu’ils avaient besoin d’autres soldats à former pour augmenter l’effectif. Ils veulent avoir plus de combattants.

 

Les deux garçons étaient avec deux autres enfants. Ce qui fait un total de quatre enfants. Ils craignaient pour leurs vies. Ils voulaient tous s’échapper. Il n’y a que les deux enfants du camp qui ont réussi à fuir. Alors, ces deux-là, en arrivant ont raconté comment tout s’était passé pour eux. Ils disent ne pas savoir ce qui est arrivé aux deux autres enfants.

 

L’enfant doit rester en famille

Ces deux enfants sont inquiets pour leurs deux amis qui ne sont toujours pas rentrés. Ils craignent qu’ils ne soient intégrés parmi les combattants.

Je dis que les enfants ne devraient pas être exposés à tout cela. Malgré le fait que nous sommes dans un contexte de guerre, la place de l’enfant n’est pas dans les groupes armés. La place de l’enfant c’est en famille où il peut se développer de façon harmonieuse.

Je demande aux autorités, aux gouvernements, aux organisations œuvrant dans la protection de l’enfant de chercher des solutions pour mettre fin au recrutement forcé des enfants dans les groupes armés.

 

Encadreuse : Brigitte Nirere