Wignole, 17 ans, est un Jeune Reporter de la ville de Mbandaka. Impliqué à la Radio Communautaire Mwana, Wignole est un fervent partisan de la cohabitation entre les peuples.

 

En République Démocratique du Congo, particulièrement dans la province de l’Equateur, il y a une forte ségrégation entre la communauté pygmée et la communauté bantoue. Les chasseurs et cueilleurs bantous discriminent leurs chasseurs et cueilleurs pygmées. En réaction, les pygmées s’éloignent de la communauté bantoue. Ce problème de cohabitation s’observe aussi à l’école.

Trop peu d’enfants pygmées dans les écoles

Dans la ville de Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Equateur, la majorité des enfants pygmées ne vont pas à l’école. A l’institut Bamanya par exemple, sur 150 élèves seuls 20 sont issus de la communauté pygmée. Dans un autre institut au centre-ville, il n’y a que 10 élèves pygmées sur un effectif total de 450 élèves. Nous avons même trouvé des écoles qui ne comptent aucun enfant pygmée…

Il y a trop peu d’enfants pygmées dans les écoles de Mbandaka. Nous avons mené une enquête dans quelques écoles de la ville pour comprendre les raisons de la faible scolarisation des enfants pygmées. Les parents pygmées n’ont pas assez des moyens pour assurer la scolarisation de leurs enfants. Faute d’avoir un bon travail, ils n’ont pas les moyens de payer la scolarisation de leurs enfants. Lorsque les parents se battent et arrivent à scolariser leurs enfants, ceux-ci sont souvent moqués par les enfants de la communauté bantoue. Suite aux humiliations et dénigrements, les enfants pygmées fuient l’école et arrêtent parfois les études pour de bon.

La scolarisation est primordiale dans la vie d’un enfant. S’il rate cette étape, toute sa vie sera déroutée.

La proportion d’enfants pygmées dans les écoles de Mbandaka est très faible pourtant c’est à l’école qu’on reçoit les enseignements nécessaires pour préparer son avenir. Un enfant pygmée est un enfant comme un autre et doit pouvoir bénéficier de ses droits, sans discrimination.

La cohabitation est la responsabilité de tous

Si on veut que la communauté pygmée et bantoue cohabite, il faut intervenir dès le plus jeune âge. Le Gouvernement doit permettre la scolarisation gratuite de tous les enfants pour qu’ils apprennent à se côtoyer au quotidien.

Peu importe tu sois blanc ou noir, pauvre ou riche, valide ou handicapé, les droits de l’enfant sont pour tous les enfants.

En tant que Jeune Reporter, je fais partie du groupe « Nouvelle Génération de Mbandaka » qui encourage la cohabitation entre la communauté pygmée et bantoue. Par des émissions radio, des activités de sensibilisation et de plaidoyer, nous incitons la communauté entière à vivre de l’unité et l’intégrité.

Chaque enfant bénéficie des mêmes droits comme l’indique la Convention relative aux droits de l’Enfant. Les pygmées et les bantous sont frères et sœurs et doivent être mis sur le même pied d’égalité. Les pygmées ne sont pas inférieurs aux bantous : ils ont les mêmes potentiels et les mêmes droits que les bantous. Je lance un appel à toute la population de la province de l’Equateur en particulier et du pays en général pour prendre en considération les enfants pygmées au même titre que les autres enfants.

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Plus d’informations sur les enfants Pygmées et Bantous en RDC :

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