Nana, 14 ans, est une jeune fille qui habite la ville de Matadi dans la province du Kongo-Centre en République Démocratique du Congo (RDC). Intelligente et ambitieuse, Nana voyait en l’école la voie royale devant lui permettre de concrétiser ses rêves.
Un jour, sur le chemin de l’école, Nana a été prise de force par un jeune plus âgé et a sauvagement été violée. Traumatisée et incapable de partager cette expérience avec sa famille, Nana s’est résignée au silence. Trois mois plus tard, Nana s’est aperçue que son corps n’était plus le même : son ventre ballonnait de plus en plus…
Si le traumatisme causé par la violence subie pouvait être dissimulé, il n’en était pas de même pour le ballonnement de son ventre. Nana s’est vue obligée de se dévoiler son secret auprès de ses parents. Ces derniers, sans trop vouloir comprendre le contexte ayant conduit à une telle situation, ont préféré sauver l’honneur de la famille en obligeant Nana à quitter le toit parental.
Enceinte, Nana s’est retrouvée dans la rue, sans assistance et dans l’obligation d’interrompre sa scolarité tant aimée. Déjà victime de viol et de rejet de sa propre famille, pourtant sensée la protéger, Nana se retrouvera triplement victime par la privation de son droit à l’éducation, compromettant ainsi la réalisation de ses rêves.
Tout ceci ne lui est arrivé que par le seul fait d’être née fille. Ça n’aurait surement pas été le cas, si elle était garçon. Est-ce un péché de naître fille dans notre pays ? Pouvons-nous au nom de la culture détruire la vie d’une fille ? Pouvons-nous accepter de détruire ses rêves et ses ambitions ?
Une histoire bien trop répandue
Ce traumatisme vécu par Nana n’est pas un cas isolé en RDC. Selon une enquête réalisée en 2018 avec l’appui de UNICEF, 24,5% des filles de 15 à 19 ans ont été victimes de grossesse précoce. Si ce n’est pas un péché de naître fille en RDC, je suis persuadée que la volonté clairement affichée par le législateur se voit heurtée par des pratiques et attitudes rétrogrades qui contraignent une jeune fille sur quatre en à vivre le calvaire de Nana dans le silence et l’indifférence coupable de la communauté.
Nana n’est pas la seule à être victime de cette injustice mais c’est notre génération toute entière qui va payer son exclusion sociale, avec un coût inestimable sur le développement de notre merveilleux pays.
Agissons maintenant
Selon une enquête qualitative réalisée par UNICEF, le confinement dû au coronavirus a eu comme effet une augmentation extraordinaire des grossesses non désirée chez les filles. Avec la réouverture des écoles, le risque de voir des milliers des filles exclues du parcours scolaire est énormes. Des mesures urgentes devraient être prises !
Nous, Enfants Reporters du Kongo-Central, demandons le lancement d’une campagne nationale de dénonciation et de référencement de cas des filles victimes des violences basées sur le genre. Une ligne téléphonique gratuite, déjà existante, devrait faciliter la réalisation de ce projet, en collaboration avec le réseau d’Enfants Reporters et des Comités d’Enfants disséminés à travers le pays.
Nous recommandons également au Ministre de l’EPST de mettre en place, au sein des établissements scolaires, des dispositifs de protection, d’encouragement des filles victimes de grossesse précoce et d’alerte. Par la même occasion, initier des campagnes porte à porte pour que les filles, nos amies, nos sœurs, puissent réoccuper leurs bancs à l’école.
j’aime cette initiative la vulgarisation porte à porte
Merci bien
cher UNICEF les violences ici à kongo beaucoup des enfants fille sont victimes des violences sexuelle et de l’exploitation economique.l’implication des enfants à reconnaîtres leurs droits les aiderons beaucoup plus à étrês epanouïent.ce pourquoi je vous demande d’agrandire les champs d’intervention dans les zones les plus mouvementées de kongo centrale merci.nathan bipeso ex enfants reportère.