Récemment, j’ai rencontré la famille d’une fillette de 9 ans qui a été violée à Bikoro, dans la Province de l’Equateur. Lorsque son père a surpris la scène en flagrant délit, le violeur a été emmené à la police mais a très rapidement été libéré, sans être inquiété par la justice.
Cette situation n’est malheureusement pas isolée à Bikoro… On entend assez régulièrement des histoires dans lesquelles les cas de viols et de violences sexuelles se règlent à l’amiable et non devant la justice. La police conseillerait aux victimes de négocier directement un arrangement avec leurs bourreaux. Lorsque la victime est mineure, ce sont ses parents qui négocient pour trouver un arrangement. Pire encore ! Des policiers profitent de ces situations pour récolter des sommes importantes auprès des proches des violeurs afin de les libérer rapidement. Il suffit aux bourreaux de payer pour ne pas être inquiétés par la justice… Ils poursuivent leur quotidien en toute tranquillité alors que leurs victimes sont ravagées.
La police ne semble rien faire pour les victimes de violences sexuelles. Au contraire, leurs pratiques encourageraient même les hommes à continuer puisqu’ils savent qu’ils ne seront pas inquiétés. Pourtant, l’article 34 de la Convention relative aux droits de l’Enfant stipule que l’Etat doit « protéger l’enfant contre toutes les formes d’exploitation sexuelle et de violence sexuelle ». Même s’ils n’ont pas toujours les moyens d’envoyer les coupables au niveau du parquet à Mbandaka, situé à plus de 100 kilomètres de Bikoro, ils ne peuvent pas libérer les bourreaux à leur profit. Ils doivent respecter les lois établies et garantir la protection de chaque femme et de chaque enfant !
A Bikoro, les victimes de violences sexuelles sont à la fois les victimes de leurs bourreaux mais aussi les victimes de la police.
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Publié initialement en septembre 2018