Laetitia a 14 ans et elle est enfant reporter de la ville de Goma ainsi que présidente de la commission Education Jeux Culture et Loisirs du Parlement d'enfants. Défendre les droits de ses semblables est l'une de ses plus grandes passions. Plus tard, Laetitia aimerait devenir une grande journaliste sans s'écarter du domaine de la défense des droits des enfants pour changer le monde. Son credo: « L'enfance congolaise est une arme de construction massive »

Laetitia is 14 and a young reporter from Goma, as well as Chair of the Committee for Education, Games, Culture and Entertainment in the Children's Parliament. Defending the rights of her peers is one of her greatest passions. When she is older, Laetitia would like to become a great journalist, maintaining her dedication to the defense of children's rights to change the world. Her credo: "Congolese children are a weapon of mass construction."

Le mariage avant 18 ans est une forme de violence sexuelle sévèrement réprimée par la loi congolaise car il expose et fragilise la santé de l’enfant et compromet son éducation, son épanouissement et sa dignité.

 

Pour comprendre le thème de la Journée de l’Enfant Africain de cette année – la lutte contre le mariage d’enfants, le 10 juin nous avons participé avec d’autres enfants de structures des enfants de Goma, nos encadreurs et des journalistes à une séance de briefing organisée par la division provinciale du Genre, Famille et Enfant. Nous avons suivi avec intérêt l’exposé de madame Inah Kaloga de la section Protection de l’Unicef, qui nous a expliqué profondément le mariage des enfants. Nous avons constitué des groupes de travail pour réfléchir sur ses causes, ses conséquences et d’autres sujets liés.

Pour inciter toute la population de la ville de Goma à lutter contre les mariages précoces, nous avons organisé un grand concert le 16 juin dans lequel les artistes Ambassadeurs de la Rentrée scolaire ont chanté des chansons pour la lutte contre les mariages d’enfants ; notre concert a connu la participation d’un bon nombre de la population.

J’ai été l’animatrice principale du concert, assistée par Don-Luis, un grand slameur de Goma. Il n’y avait pas seulement  les artistes musiciens qui avaient chanté mais aussi il y avait des enfants qui venaient répondre aux questions que je posais concernant leurs droits et qui, à leur tour, donnaient des messages pour éviter les mariages d’enfants.

J’ai une fois donné la parole à un enfant sourd qui, malgré qu’il n’entende rien de ce que  nous disions, a donné un message qui nous a été très utile dans la célébration : «Nous les enfants sourds, comme les enfants entendant nous devons être égaux. Nous sommes aussi contre le mariage des enfants pour un bel avenir de notre pays.»

Nous avons aussi été égaillés par la danse d’une vingtaine des enfants du projet Vijana Up encadrés par les danseurs de Rhina Crew. Ils ont été heureux de se retrouver avec nous et luttent déjà contre les mariages des enfants avec nous. L’un d’eux m’a dit : «Je suis très heureux d’avoir dansé aujourd’hui et je m’engage aussi à promouvoir la lutte contre les mariages des enfants par la danse».

Le mariage précoce présente plusieurs conséquences telles que: les grossesses précoces, la santé fragilisée et la pauvreté.

Les enfants ne sont pas les seuls à souffrir de ces conséquences, la génération suivante en subit des effets négatifs. Mariés avant l’âge, les enfants sont déscolarisés et leurs enfants ont moins de chance de démarrer leur propre éducation. Les filles des parents illettrés ont particulièrement plus de risques de quitter l’école, de se marier jeunes et de retomber dans ce cercle vicieux.

Nous croyons que l’UNICEF pourra accompagner le gouvernement congolais qui a déjà ratifié plusieurs documents qui protègent les enfants et qui a une Loi portant protection de l’Enfant afin qu’il puisse continuer à sanctionner les personnes qui favorisent les mariages des enfants.

Pour des millions d’enfants, l’âge de la puberté peut représenter la première étape vers un mariage forcé. Trop souvent, ils sont isolés de leurs amis et se préparent à se marier et à devenir parents alors qu’ils sont encore eux-mêmes encore des enfants.

Au grand concert du 16 juin, mon amie Melissa Kasoki, a chanté une chanson intitulée «C’est pas l’âge» pour nous expliquer que les enfants qui se marient jeunes sont bien souvent privés de l’opportunité de développer pleinement leur potentiel et de se libérer de la pauvreté en se concentrant aux études.

«L’âge de la puberté n’est pas un âge pour marier les enfants, c’est une période pendant laquelle les enfants doivent se concentrer aux études pour se préparer à devenir des femmes et des hommes utiles à eux-mêmes et à la société».

C’était un grand show du début à la fin du concert et nous savons déjà que tout le monde qui y était s’est impliqué dans le processus de lutte contre les mariages des enfants dans son milieu. L’élimination de cette pratique pernicieuse reste un grand espoir pour un avenir radieux des enfants

Au nom de tous les enfants reporters de la ville de Goma, j’appelle tous ceux qui peuvent agir contre cette pratique notamment les ONG, les parents, les enseignants et nous même les enfants à nous unir tous ensemble pour mettre fin aux mariages précoces pour assurer un développement intégral et harmonieux des enfants.

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Photos: UNICEF RDC 2015 Justin Kasereka