« Une femme doit savoir travailler ». « La femme doit faire la cuisine ». « C’est à la femme d’éduquer les enfants », etc. Je pourrais encore continuer à énumérer pendant longtemps d’autres phrases de ce genre. J’en ai tellement entendu au sujet de la femme et de la fille. À force d’entendre ces paroles, je me suis habituée.

En fait, je ne suis pas vraiment ce que je ressens lorsque j’entends ces phrases. Mais j’ai l’impression qu’à un garçon, on ne dit rien. Tout lui est permis et cela est accepté. C’est comme si les hommes ne doivent rien faire. Et cela commence depuis l’enfance. Je ne voudrais pas faire un débat là-dessus. Vous raconter ce que j’ai appris, c’est ce que je vais faire.
Je m’appelle Bernice Ngoie Mikombe. J’ai 16 ans et je suis enfant reporter de la ville de Lubumbashi.

J’ai découvert la masculinité positive

En fait, j’ai découvert le concept de la masculinité positive. Ce concept est lancé pour briser les stéréotypes liés à la masculinité et à la représentation qu’on pourrait se faire de la virilité. Avec la masculinité positive, les hommes deviennent des partenaires pour aider à résoudre les problèmes liés au genre. Ils aident à résoudre des difficultés auxquelles les femmes font face.
Dans ma société, être un homme veut dire ne pas faire certaines choses et avoir, visiblement, le droit d’en faire d’autres. Si un homme fait la vaisselle, par exemple, il pourrait s’attirer des moqueries. S’il s’occupe des enfants pendant que sa femme fait autre chose ou qu’elle se repose, les gens ne devraient pas le savoir. Sinon, ce serait l’homme que la femme commande pendant qu’elle se repose. On pourrait encore se moquer de lui. J’ai entendu certains hommes évoquer le fait de se rabaisser au niveau de certaines tâches. Oui. Vous avez bien entendu. Comme faire la vaisselle ou la lessive, c’est être perçu comme une personne qui se rabaisse.

Aider aux tâches ménagères 

Vraiment ? Je ne partage pas cet avis. Mais je n’y peux rien. C’est ainsi. En fait, je pense qu’un homme qui aide aux tâches ménagères est juste doté de bon sens et il apporte sa contribution à la vie de famille. Il est juste responsable. Rien de plus. Et cela devait être normal. Vous vous doutez bien que mon avis n’influence pas la société. Certaines personnes vont même penser que ce n’est pas bien qu’une jeune fille puisse penser ainsi. On pourrait même penser que je suis une paresseuse. Il n’en est rien. C’est le mois de la femme, ce mois de mars et je partage ce que j’ai appris sur la masculinité positive. Il y a des hommes qui pensent vraiment comme moi.
Pour la première fois, nous avons parlé de l’homme comme de quelqu’un qui peut participer aux tâches quotidiennes qui sont souvent attribuées aux femmes. On nous a parlé d’un monde où les femmes sont comprises et soutenues par les hommes. Je trouve que c’est très intéressant. J’espère qu’on aura finalement une société où les hommes et les femmes sont des partenaires au quotidien dans les différentes activités et tâches.
J’aime bien.
Encadreur : Evariste Mwamba
Bernice Ngoie, 14 ans, est enfant reporter de Lubumbashi, province du Jaut-Katanga.