Exaucé Ngoyi, enfant reporter, dans la ville de Mbuji-Mayi.

Je m’appelle Exaucé Ngoyi, je suis élève en 1ère électricité du nouveau système de l’enseignement, et enfant reporter de la ville de Mbujimayi. L’année passée, comme ma mère  est couturière,  elle est allée avec moi au marché pour payer les fournitures scolaires. Et nous avons trouvé le prix d’un mètre de tissu blanc pour l’uniforme à 1500 FC ou 2000 FC, et le tissu bleu d’uniforme à 3000 FC.

 

 

 

Les prix ont pris l’ascenseur

 

C’est à ce prix qu’on paie les tissus d’uniformes depuis quelques années. Mais à l’approche de la rentrée scolaire, je suis parti au marché, toujours avec ma mère. avec ma mère. Une grosse surprise nous y attendait. Le mètre de tissu blanc d’uniforme est désormais vendu  non pas 1500 FC ou encore 2000 FC, mais plutôt à 6500 FC ou 7000 FC. J’en étais choqué ! Une des vendeuses a tenté de nous expliquer que le lot de tissu disponible sur le marché est insuffisant. Les commerçants qui les importent n’ont pas appivosionné leurs stocks.

 

Le prix des cahiers a aussi pris l’ascenseur. Et avec lui, celui des autres fournitures scolaires, comme les sacs. C’est comme ça que beaucoup d’enfants n’ont pas pu rentrer à l’école à temps. Certains n’ont pas voulu faire la rentrée scolaire avec de vieux unirformes. Ils se disent qu’ils ne peuvent pas aller à l’école avec les anciens uniformes. Cela ne m’arrange pas non plus. Mais il faut aller à l’école. Car ne pas y aller met en danger leur avenir. Et pendant qu’ils traînent encore à la maison, les autres sont déjà en train d’étudier.

 

 

Des élèves à moitié équipés

 

Parmi ceux qui ont déjà repris les cours, bon nombre d’entre eux n’a pas les fournitures scolaires au complet. Mais ils ont commencé. Ils sont obligés de mélanger plus de deux cours dans un même cahier. Par  moment, les enseignants frappent et chassent de la salle, tous les élèves qui mélangent les cours dans un même cahier. Je pense que l’État devrait faire quelques chose pour que le prix de certains biens comme les fournitures scolaires ne puissent pas beaucoup augmenter. Cela permettrait aux élèves d’avoir toutes les fournitures scolaires à temps et éviter aux élèves ce retard et le mauvais traitement qui leur est infligé par les enseignants.

 

 

Je demande aux élèves comme moi de rentrer vite à l’école, même si c’est avec d’anciens uniformes, ou pas assez de cahiers, car le temps passe très vite et de jour en jour, la matière devient abondante. Je demande aussi aux enseignants de cesser de taper et chasser les élèves parce qu’ils ont peu des cahiers. Qu’ils les encouragent plutôt, en attendant qu’on puisse leur payer tous les cahiers par leurs parents.

 

 

 

 

Donatien Muela