Il y avait du bruit dans mon quartier. Je ne savais pas trop si c’était pourquoi. Quelques instants après, je vois de la fumée au loin. Sur le coup, je ne comprends rien. Je vous raconte comment j’ai perdu Alice, une grande amie.
Mais j’entendais des gens crier. Je me suis concentrée pour mieux entendre ce qu’ils disaient. Lorsque je comprends, j’ai un choc. Mon monde s’écroule…
On m’appelle Anuarite Maombie. Je suis enfant scout de la ville de Goma dans le Nord-Kivu. En fait, je suis orpheline et mon père est mort quand j’avais quatre ans. Je ne vis qu’avec ma mère, entourée de jeunes garçons.
Ma meilleure amie, je vais l’appeler Alice. Alors, quelque temps avant sa mort, on était encore ensemble comme d’habitude. On est souvent à la maison. Alice est aussi ma voisine. Nous avons grandi ensemble et on se connaît bien.
Alice et moi passons notre temps dans ma chambre à parler. On parle de tout et de rien. Mais Alice doit rentrer chez elle pour cuisiner. Une fois à la maison, elle devait allumer le feu pour faire la cuisine. En attendant son retour, je décide de lire mes notes et faire mes devoirs pour être libre quand elle va finir. Je ne savais pas que je n’allais plus revoir Alice. Si j’avais su, je n’aurais pas accepté qu’elle rentre. Hélas ! On ne connaît pas l’avenir.
Brûlée au milieu des flammes
Une trentaine de minutes après le départ de mon amie Alice, j’entends des voisins crier. Je ne fais pas encore attention aux cris que j’entends. Le bruit dur pendant un moment. Je comprends rapidement qu’il y a de plus en plus de monde et qu’il y a quelque chose de pas normal qui se passe.
Curieuse, je décide de regarder par la fenêtre pour voir. Je vois de la fumée sortir de la maison de mon amie. Affolée, je sors en courant vers la maison d’Alice. Il y a un attroupement devant leur domicile.
Des gens crient en disant qu’il y a encore une jeune fille dans la maison. Elle doit être grièvement brûlée. Je ne sais plus si j’ai appris la nouvelle avant ou après. Sous le choc, je tombe dans les pommes. Je suis tellement bouleversée et sous le choc. Je perds connaissance.
À mon réveil, il y a des gens autour de moi. Je découvre qu’il y en a qui pleurent. D’autres me parlent pour me garder en vie. Je comprends à quel point la vie est fragile.
Ce jour-là, on m’a dit que la mort est le chemin de tout le monde pour me consoler de la mort d’Alice. Mais ces paroles ne me consolent pas vraiment. Je suis tellement triste.
La mort d’Alice a laissé un grand vide dans mon cœur. Elle m’a en fait rappelé la mort de mon père quelques années avant.
Il m’arrive d’avoir les larmes aux yeux. Et depuis, je pleure assez souvent.
Vous qui avez encore vos parents en vie, profitez bien d’eux. Et profitez bien de vos amis (es). Parce que perdre quelqu’un de proche fait tellement et cela laisse un vide énorme.
Alice, je pense à toi.
Encadreur : Fernand Hamisi