Gabrielle, 13 ans, est enfant reporter à Kinshasa.

Je m’appelle Gabrielle. J’ai 13 ans et je suis enfant reporter de Kinshasa. Ma voisine de classe a 13 ans et travaille moins bien à l’école. Nous étudions dans la même école à Ngaliema. Cette fille est orpheline et habite chez l’une de ses tantes.

 

En fait, Judith a perdu ses deux parents. Lorsqu’on arrive à l’école, on est devenu amie assez rapidement. Ce qui nous a rapproché, ce sont les tâches ménagères. On se retrouvait souvent à aller au marché en même temps ou à faire la vaisselle à la même heure. Comme moi, elle passe beaucoup de temps à faire le ménage. Mais ce n’est pas volontaire.

 

L’enfant n’a pas de choix

En fait, dans sa famille, les tâches ménagères sont toujours un problème. Et d’après sa tante, c’est toujours à mon amie de les faire. Comme elle vit chez cette tante, l’enfant n’a pas le choix. C’est toute triste qu’elle m’en parle. Je lui dis que je vis presque la même chose. C’est pourquoi elle me voit tout le temps en mouvement. Cette confidence renforce notre amitié.

En fait, Judith est tellement occupée à travailler à la maison, qu’elle n’a plus le temps de revoir ses leçons. Ses notes baissent à l’école et elle s’inquiète.

 

Visiblement, personne chez elle ne s’en préoccupe. Mon amie craint qu’on lui demande un jour d’arrêter l’école si elle ne travaille pas bien. Je m’inquiète aussi pour elle.

Pour l’aider, je lui demande de me raconter ses journées. En fait, j’essaie de trouver comment l’aider avec certaines tâches.

« Le matin, quand tout le monde sort, je dois rester faire la vaisselle et ranger le salon. Ce n’est qu’après que je peux aller à l’école. Certains jours où je dois faire des plats spécifiques, je suis obligée de ne pas aller à l’école. Sinon, j’aurais des problèmes», me dit-elle.

 

À son retour de l’école, des tâches l’attendent. Elle n’a donc pas le temps de se reposer. Quand elle a du temps libre, on se réfugie dans la rue pour discuter. C’est comme ça que j’ai appris qu’elle a perdu ses deux parents.

 

C’est contraire aux droits de l’enfant

 

Je pense que les enfants ont des droits qui devraient être respectés. Oui. Nous avons droit à l’éducation et le droit de vivre dans des conditions qui favorisent notre développement et notre épanouissement. Selon moi, on ne peut pas mettre en danger la scolarité d’un enfant à cause des tâches ménagères. Le pire, c’est que quand on parle, il y a des gens qui pensent que parce qu’on est enfant, c’est normal que les tâches ménagères nous reviennent. Je suis contre.

 

En fait, j’aimerais que les parents se rendent compte qu’ils ont une influence sur la vie des enfants et sur leur avenir. Ils peuvent contribuer au bonheur et à l’épanouissement de leurs enfants.

Mettre les enfants sous la pression avec des tâches ménagères ne permet pas leur épanouissement. Il faut y penser.

 

 

Encadreur : Josué Bolongo