Je suis une fille. Mais il m’est arrivé plus d’une fois de douter de mes capacités. Je ne sais pas si cela est déjà arrivé à d’autres filles comme moi. Il m’est aussi arrivé de m’arrêter devant une situation et me dire que je ne suis pas à la hauteur.
Et pourquoi ? Parce que je suis une fille, tout simplement. Alors, une fois, lors d’une élection, j’ai compris qu’être une fille, ne veut pas dire qu’on ne peut pas accomplir certaines choses.
Je m’appelle Romaine et j’ai 17 ans. J’habite à Goma et je suis élève au Lycée Anuarite.
Mon genre et le leadership
Dernièrement, je me suis présentée à une élection pour devenir doyenne de mon école. J’étais excitée à l’idée de représenter mes camarades et apporter ma contribution au bon fonctionnement de mon école. Et j’étais nerveuse en même temps.
En fait, j’étais la seule fille candidate face aux garçons. Alors, là, je commence à avoir des doutes. Je n’étais pas la seule. Même certains camarades ont commencé à penser que je ne pouvais pas diriger, seulement parce que je suis une fille.
Lorsque j’ai annoncé ma candidature, certains élèves de ma classe ont ri. Disons qu’ils se sont moqués de moi. Ils disaient que je ne pouvais pas être doyenne parce qu’il y avait des garçons qui avaient plus d’expériences que moi. Leurs paroles résonnaient dans ma tête et cela me faisait perdre confiance. J’avais l’impression de ne pas avoir ma place dans la course pour ce poste. Comme si mon genre m’excluait au leadership.
Malgré mes doutes, les pensées négatives et le découragement des autres, j’ai décidé de me battre pour ce que je voulais. J’ai travaillé dur pour faire entendre ma voix et partager mes idées avec mes camarades.
J’ai commencé par organiser des réunions ou entre élèves, on pouvait discuter de nos préoccupations et proposer des solutions. Et peu à peu, j’ai gagné le soutien de certains de mes camarades qui ont commencé à voir que je pouvais diriger. Et à ma grande surprise, j’ai remporté la campagne et j’ai été élue doyenne de mon lycée ! C’était un moment de fierté immense. En fait, j’ai réalisé à quel point il était important de défier les stéréotypes et de prouver que les filles peuvent être des leaders. J’ai compris que mon genre ne déterminait pas ma capacité à diriger.
Les filles, notre voix compte
En fait, cette expérience m’a ouvert les yeux sur la réalité des violences basées sur le genre.
Je pense qu’elles sont non seulement nuisibles, mais elles sont également absurdes. Le fait que certaines personnes pensent que les filles ne peuvent pas diriger est une idée dépassée qui doit être combattue. Surtout, aux filles, je dis de ne pas douter de ses capacités.
Je pense qu’on devrait promouvoir une éducation qui valorise l’égalité des sexes dès le plus jeune âge. Cela va permettre de limiter les effets négatifs que certaines paroles peuvent produire sur la confiance que les filles peuvent avoir en elles. Il faudrait plutôt, dès le jeune âge, encourager le respect mutuel et l’égalité de sexes.
En attendant, je veux dire à tous ceux qui doutent encore des capacités des filles, qu’ils se trompent. Les capacités des uns et des autres ne dépendent pas forcément du sexe. Et être une fille n’est pas un handicap. Donc, on ne peut pas être jugé ou limité par rapport au genre.
Chères filles, nous ne devons pas laisser les préjugés nous retenir et nous définir. Nous sommes fortes et capables de réaliser nos rêves, même les plus fous. Être une fille ne nous empêche pas de travailler dur ou de persévérer pour atteindre un objectif.
Alors, même quand tout semble difficile, n’abandonnons pas. Battons-nous pour réaliser nos rêves et arriver à atteindre nos objectifs. Nous pouvons le faire.
Je veux encourager toutes les filles à croire en elles et à lutter pour leurs droits.
Encadreuse : Rachel Malule