Faveur Maniku, 16 ans, est Enfant Reporter de la ville de Kinshasa. Elle a participé au Forum des Filles de la RDC en 2022.

Je m’appelle Faveur Maniku. J’ai 17 ans et je suis enfant reporter de la ville de Kinshasa. Le mardi 23 juillet, Sublime, Géraldine, Dan et moi, tous enfants reporters, avons eu un entretien avec Didi-Stone.

 

En fait, Didi Stone est ambassadrice nationale de l’UNICEF en RDC. Nous lui parlerons de son engagement à la cause des enfants, mais aussi de son inclusion au classement 30 under 30 de Forbes Afrique. Selon ce magazine, Didi Stone est parmi les 30 jeunes africains de moins de 30 ans considérés comme les plus influents en Afrique. Les jeunes de la diaspora comptent aussi.

La veille, mon encadreur m’écrit pour confirmer l’entretien avec Didi-Stone au bureau de l’UNICEF, en insistant sur le fait que je dois être à l’heure. Donc, le soir, je prépare mes affaires, pense à ma coiffure et fait même mon sac pour ne pas être en retard le lendemain. Je sais que je peux être un peu lente en me préparant.

 

Le stress des embouteillages

 

Jour de l’interview. Le mardi matin, je me réveille tôt pour avoir de l’avance. Je calcule le temps pour ne pas être en retard. Une fois prête, je sors de la maison et prends la route. Je commence par prendre un tricycle qui m’avance jusqu’à l’arrêt où je dois prendre le bus en direction du centre-ville. J’y trouve un bus sur le point de partir. Pour moi, ça tombe bien parce que ça me permet de gagner du temps. La route est plutôt dégagée, donc je suis à l’aise. Mon calme ne dure pas longtemps. Nous rencontrons des bouchons à un arrêt qu’on appelle « Rond-point ». On sait tous qu’à Kinshasa, ce n’est absolument pas bon signe. Les bouchons peuvent durer des heures. Donc je commence à stresser. Dans ma tête, je me répète que ça va aller. Faveur ça va prendre un peu de temps et ça ira. Voilà ce que je me dis. Au bout de quelques minutes, je regarde ma montre. Le temps est passé à une vitesse surprenante. Et les véhicules ne bougent toujours pas. Je comprends que je serai en retard. Après un long moment d’attente, ça circule. Enfin. Sur le boulevard, mon téléphone sonne. Je sais déjà qui c’est. Mon encadreur veut sûrement savoir où je suis, parce que je ne l’ai pas prévenu de mon retard.

Heureusement, je ne suis plus loin du bureau. Quand j’arrive, je constate que je suis la dernière arrivée et qu’on m’attendait pour un briefing. On a encore un peu de temps devant nous. L’interview ne commence pas avant deux heures. On peut avoir une photo même en visioconférence.

 

Didi Stone dans Forbes Afrique

Il est 14h30, heure de Kinshasa, quand l’entretien avec Didi-Stone commence. Les autres enfants et moi, nous sommes heureux de pouvoir lui parler. Pour moi, c’est la deuxième fois. Je lui ai déjà parlé lors du forum de la jeune fille organisé par l’UNICEF en 2022. Pour les autres, c’est la première fois. D’entrée de jeu, Didi-Stone nous met à l’aise. Elle nous parle comme si elle nous connaissait depuis longtemps. Elle est détendue et elle a le sourire. Après les présentations, on passe aux questions. Chaque enfant a des questions pour elle. La première question concerne sa nomination au classement 30 under 30 de Forbes Afrique. Elle y répond calmement. D’après ses dires, sa nomination à Forbes Afrique a été un encouragement et une surprise à la fois. Elle l’a accueilli avec beaucoup de gratitude, de reconnaissance et de responsabilité. On passe à la seconde question.

Toujours motivée pour défendre les droits de la fille

Géraldine demande si Didi-Stone a vécu des réalités qui la motivent à rester engagés pour la cause des femmes victimes de violence. Elle ne la pose pas exactement comme ça. Mais, c’est l’idée. « Non, pas directement », nous dit-elle. Elle explique que c’est parce qu’elle a vu ou entendu des histoires des personnes de son entourage, de celles qu’elle a rencontré au forum ou ailleurs. Mais aussi, elle a lu différentes histoires atroces sur les réseaux sociaux. C’est pour tout cela que cette lutte lui tient à cœur. Ces expériences révoltantes ont renforcé son engagement à accompagner et à défendre des droits des femmes et des jeunes filles qui vivent dans la crainte de dénoncer leurs bourreaux. Elle prépare des activités avec l’UNICEF pour pouvoir elle aussi, participer à la promotion des droits de l’enfant en général et de la fille en particulier. L’entretien se poursuit dans une bonne ambiance.

À la fin, nous avons droit à une photo. Cela a l’air bizarre vu la distance Kinshasa- Paris, mais oui. On peut avoir une photo même en visioconférence. C’est sur un mot de Didi-Stone qu’on se sépare. Elle nous encourage à continuer dans notre lutte et à aller encore plus loin, parce que rien n’était impossible.
Merci Didi-Stone. Et à la prochaine.

 

Encadreure : Abigaël Mwabe