Abigaël, 22ans, est une ancienne Enfant Reporter de la ville de Kinshasa. Elle est aujourd'hui étudiante en droit et continue de s'impliquer pour les droits des enfants en encadrant à son tour les Enfants Reporters.

Libérez la fille congolaise du poids des violences basées sur le genre. Une jeune fille sort d’un monde sombre. Elle y est opprimée, marginalisée, limitée et réduite au silence ainsi qu’à l’exploitation parce que c’est une fille. C’est l’idée de la fresque dévoilée à l’UNICEF où l’on voit les images d’une fille, peinte en noir.

D’autres images montre cette fille qui entre dans un monde nouveau plus coloré. En fait, ce monde lui offre plusieurs opportunités notamment, celle d’accomplir ses rêves. L’image dont je parle est une fresque. Mais, plus encore.

 

À son pied, elle porte encore l’anneau d’une chaîne qui a été brisée. Au milieu du dessin, la phrase : « Pour un monde sans violences faites aux filles, détruisons le mur du silence ».

C’est image qui me frappe quand je contemple la fresque qui trône dans la salle de réunion au bureau UNICEF Kinshasa. Elle a été dévoilée à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme le 8 mars dernier. En fait, la fresque est réalisée notamment par les enfants reporters, des jeunes encadreurs et des U-reporters.

Le représentant pays de l’UNICEF RDC parle des violences basées sur le genre (@ponabana)

Vivre dans un monde sans les violences basées sur le genre

L’idée de cette fresque est sortie des échanges entre une quinzaine des jeunes. Les deux premiers week-ends du mois décembre 2023, ces jeunes se sont réunis pour échanger sur les violences basées sur le genre. Ils ont alors imaginé la maquette d’une fresque à l’image des VBG, qui sera peinte sur les murs de cette salle.

Le jour où la fresque est dévoilée, je suis désignée pour l’expliquer. J’étais parmi ceux qui ont travaillé à sa conception.

En fait, la fille qui sort de l’endroit sombre, tient un globe terrestre entre ses mains, symbole de la liberté. Cela représente toutes les filles du monde qui subissent encore des contraintes liées au genre.
Et lorsqu’elle sort de ce monde, c’est pour accéder à un monde où elle peut facilement être pilote, sportive, aller à l’école, et réaliser ses différents rêves.

La représentante adjoint de l’UNICEF RDC parle des violences basées sur le genre (@ponabana)

Débarrasser les filles des limites

À ses pieds, elle porte une chaîne brisée. Oui, la chaîne qui la retenait captive sous les poids des violences basées sur le genre et la stigmatisation qui va avec a été brisée.

Sur la fresque, la fille s’est débarrassée de ce poids et de ses limites.
Et en brisant la chaîne, on exprime le fait qu’on voudrait sortir de la tête de chaque femme aujourd’hui, toutes les limites qu’on leur impose depuis des années. Elles doivent savoir que la femme est capable et peut tout faire. Il lui suffit d’oser.

Quand je finis l’explication, je réalise la profondeur symbolique de cette fresque qui devrait aider à lutter, chaque jour contre les violences basées sur le genre. Ce n’est qu’ainsi qu’on pourra contribuer au développement et à l’épanouissement de la femme dans notre société.

Après tout, chaque personne qui entrera dans la salle de réunion de l’UNICEF à Kinshasa verra cette fresque, cette image et pourra la comprendre à sa manière. Une chose est sûre, elle ne laisse pas indifférent.

 

Abigaël