« J’ai un parcours assez atypique. J’en parle toujours avec beaucoup d’émotion parce que c’est une histoire triste. Et que ça n’a pas été facile pour moi», dit monsieur Erico Aukumwana, chef de secteur chez Airtel RDC.
Il raconte son arrivée au sein de l’entreprise Airtel et comment il a évolué jusqu’à atteindre le poste qu’il occupe aujourd’hui. Il nous reçoit dans le cadre d’une activité d’immersion, organisée par l’UNICEF en marge de la célébration de la journée mondiale de l’enfance, le 20 novembre.
Vendredi 08 novembre, des enfants et jeunes reporters formés par l’UNICEF visitent les bureaux d’Airtel à Kinshasa. Je fais partie de la délégation.
Monsieur Erico Aukumwana, qui assure l’intérim du directeur régional ce jour-là, nous reçoit.
Il parle aux jeunes de l’importance de la détermination. En fait, il raconte aussi comment les échecs ne déterminent pas notre finalité. Et le point final, c’est nous qui le posons lorsqu’on décide d’arrêter. Et il le démontre par son parcours.
Tomber sept fois et se relever huit
« J’ai perdu mes parents très jeunes. Après leur décès, je suis passé d’une vie aisée, à celle où il fallait me battre pour continuer mes études. La vie était compliquée pour moi. Après plusieurs efforts, je me suis inscrit à un cours d’informatique. Et la première fois que j’arrive chez Airtel, c’est pour passer un test pour devenir encodeur. Je le rate. Mais au lieu de m’apitoyer sur mon sort, je suis retourné me former et quand je suis revenu des années plus tard, je suis retenu. Et je battais les records. En fait, j’avais suffisamment appris pour faire plus que ce qu’on attendait de moi, dit monsieur Erico. « Si je vous donne tous ces détails, c’est pour que vous compreniez que ça n’a pas été facile », insiste-t-il.
Le chef de secteur chez Airtel RDC utilise les mots abnégation, ténacité et résilience pour expliquer aux jeunes que « sortir la tête de l’eau » comme il le dit si bien, n’est pas évident. Il explique que c’est sa détermination et sa hargne du travail qui l’ont hissé jusqu’au poste de chef de secteur chez Airtel.
Pour lui, c’est dommage que la jeunesse manque de patience et ait tendance à éviter les faibles commencements.
« Quand le poste que j’occupais à mon arrivée chez Airtel a été fermé, j’ai refusé de me séparer de la société. Donc je suis allé sur terrain. J’étais un vrai « mundele », comme le disent les congolais, à l’époque… », se rappelle-t-il. C’est après cette expérience que sa carrière décolle.
Cette histoire démontre vraiment que la volonté et la détermination conduisent au succès. Et qu’on ne commence pas toujours par les meilleures offres ou les meilleurs postes. Le silence dans la salle montre combien nous sommes tous captivés par le récit de monsieur Erico.
Plus tard, en visitant d’autres sites d’Airtel RDC, nous rencontrons d’autres personnes aux histoires inspirantes. L’histoire de monsieur Erico m’a beaucoup touché.
En fait, je préfère entendre les échecs et les difficultés que les gens ont connus sur leurs parcours, plutôt que d’entendre les expériences heureuses. Je pense qu’on s’inspire plus des coups et des échecs des autres que de leurs réussites. Et l’histoire de ce monsieur, en plus de sortir du lot, me parle particulièrement. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais c’est comme ça.
« Vous êtes responsables de votre évolution dans le travail »
Comment est-ce qu’on devient responsable dans sa vie ? « Vous êtes responsables de votre évolution dans le travail », dit madame Jennifer Munganga. Elle travaille aussi chez Airtel.
Elle nous explique que nous sommes les seuls responsables de notre réussite ou de notre échec.
« Les opportunités ? Elles viennent en fonction de comment vous travaillez. Et c’est à vous de les saisir. Parce que vous êtes responsable dans le monde du travail. C’est important de le savoir », insiste madame Jennifer.
Elle précise que c’est une chose d’écouter le vécu des autres. Mais c’est encore mieux de s’en inspirer et d’en tirer des leçons. La plus grande, à son avis, est de savoir que nous avons notre part de responsabilité dans ce qui nous arrive. Et c’est à nous de choisir si on veut s’arrêter ou non, et à quel moment.
Au cours de cette journée, je n’ai entendu que des histoires inspirantes. Je suis sortie de cette journée plus motivée qu’avant. En fait, je pense qu’on peut faire de ce qu’on entend une force. Et se permettre de repousser ses limites. Ce sera ça pour cette fois. Repousser ses limites et viser encore plus haut. Mais aussi se donner les moyens de réaliser ses rêves. En travaillant. Demain ? Personne ne sait. Mais je pense que j’y arriverai. J’y crois. Je vais me donner à fond. Ce sera tout.
Abigaël Mwabe