Andrea, 13 ans, est une Enfant Reporter de la ville Kinshasa.

La situation de l’eau s’est améliorée dans mon quartier. Mais, juste après les pluies qui ont causé des dégâts à Kinshasa en ce mois d’avril, la situation n’était pas agréable. Nous avons passé deux semaines avec des difficultés pour avoir de l’eau dans mon quartier. Chaque matin, des gens se déplaçaient, des gros bidons à la main, à la recherche d’eau.

Ils ont parcouru des longs trajets. Même les enfants sont obligés de faire ces trajets. Je suis Andréa Mavanga et j’ai 16 ans. Je suis enfant reporter de Kinshasa. J’habite dans le quartier Yolo Nord, dans la commune de Kalamu.
En fait, le problème de manque d’eau ne concerne pas que mon quartier. Déjà, nous avons de temps en temps des problèmes avec de l’eau. Mais, depuis les dernières pluies, plusieurs quartiers de la ville de Kinshasa n’ont plus été alimentés en eau. L’une des conséquences directes des inondations qui ont touché plusieurs quartiers dans la capitale.
La situation était embarrassante et plusieurs quartiers dans la ville de Kinshasa ont été touchés.

L’eau, un indispensable à la survie

Le manque d’eau a des conséquences sur notre quotidien. L’eau est tellement importante ! On en a besoin pour presque tout faire. Boire, se laver, cuisiner, faire le ménage, etc. Du coup, on ne peut pas rester sans eau. Pour qu’on ait de l’eau à la maison, mes parents ont envoyé mon frère avec la voiture à Mimosa, un autre quartier, pour aller chercher de l’eau. On la puise chez des membres de notre famille. Je me demande ce qu’on ferait si on ne pouvait plus y trouver l’eau. Certains enfants de mon quartier ne sont pas allés à l’école parce qu’il n’y avait pas d’eau. D’autres, eux, ont trouvé une formule pour aller à l’école. Je ne sais pas comment ils ont fait pour avoir de l’eau. Je les vois juste passer avec leurs bidons pleins ou se plaindre qu’ils n’ont pas eu d’eau. C’est une réalité difficile à vivre.
En fait, cette situation m’a fait prendre conscience de l’importance de l’eau dans nos vies. J’entends dire que l’eau, c’est la vie. Mais, là, je suis face à cette réalité. L’eau, qui peut paraître un bien acquis pour certains, est une ressource vitale dont nous ne pouvons nous passer. Je pense que nous devons ne pas attendre que la situation devienne encore critique pour agir. Nous devons réfléchir aux solutions à prendre pour améliorer la gestion de l’eau dans la ville et garantir l’accès à l’eau à tous les citoyens.

Trouver des solutions pour l’accès à l’eau

L’accès à l’eau est un droit fondamental pour chaque individu. Mais aussi pour chaque enfant. Et il est de la responsabilité des autorités de garantir ce droit aux citoyens.
Chères autorités, en ratifiant la Convention relative aux droits de l’enfant, vous vous êtes engagées par l’alinéa 2 de son article 24, à veiller à ce que tous les enfants aient accès à l’eau potable et à des conditions sanitaires appropriées, car ces éléments sont essentiels à la santé des enfants et à leur développement. Il est grand temps que l’eau cesse d’être un luxe et devienne un droit accessible à tous dans nos quartiers. Et pour cela, il est urgent de trouver des solutions pour résoudre cette crise.
Comme solution immédiate, vous pouvez installer des camions-citernes dans les zones les plus touchées, pour distribuer de l’eau potable aux habitants. Et créer des puits dans les zones qui le permettent. Pour résoudre définitivement le problème, nous vous demandons de réhabiliter les canalisations endommagées et les remettre en marche, prendre des mesures pour prévenir d’éventuels dégâts, et renforcer le système de distribution d’eau. Avec une meilleure gestion de l’eau, nous pouvons sortir de cette pénurie, et même espérer ne pas y retomber.
J’espère que des mesures seront prises rapidement pour remédier au manque d’eau dans nos quartiers. Et que nous pourrons enfin dormir sans se demander si nous aurons de l’eau le lendemain.
Encadreuse : Abigael Mwabe