✍️ Par Nathan Kazadi, 14 ans, Enfant Reporter de Kinshasa
Sandra* est une fille de mon quartier, Musey, dans la commune de Ngaliema à Kinshasa. Elle a 17 ans, timide et réservée, qu’on n’entend presque jamais. En réalité, ce n’est pas son vrai nom mais plutôt un prénom d’emprunt pour que personne ne puisse l’identifier.
Dans notre quartier, de nombreux bars ouvrent chaque jour et la musique y est toujours forte. C’est dans l’un de ces bars que Sandra découvre un artiste congolais que je ne vais pas citer. Ses chansons sont un peu poussées, ses clips assez indécents, mais Sandra aime bien son style et surtout le rythme.
À force de passer devant ce bar où ses clips sont diffusés en boucle, Sandra change. Elle porte désormais des habits plus courts pour ressembler aux danseuses de « son artiste », crie facilement des insanités et essaie d’attirer l’attention des hommes.
Sandra connaît les chansons par cœur et rêve d’intégrer l’orchestre de cet artiste pour devenir danseuse. Cela étonne tout le monde et montre à quel point la musique peut influencer les comportements.
La musique vue par les enfants
Quand je parle de l’histoire de Sandra avec mes amis, certains comprennent. L’un d’entre eux, qui a 16 ans, m’explique que la musique a aussi un effet sur lui : certaines chansons le motivent à parler aux filles ou à faire des avances.
J’ai compris que la musique touche plus les enfants qu’on le pense. Elle peut forger… ou corrompre.
Je demande aux autorités compétentes, notamment le comité de censure, de prendre des mesures plus strictes pour contrôler les contenus avant leur diffusion. Parce que la musique qu’on laisse passer construit ou détruit les enfants.
Encadreur : Charly Bukasa
Formés aux droits de l’enfant et aux techniques journalistiques, les Enfants Reporters de Kinshasa font entendre leurs voix et militent pour la protection, l’éducation et la santé de leurs pairs en RDC.
