Abigaël, 22ans, est une ancienne Enfant Reporter de la ville de Kinshasa. Elle est aujourd'hui étudiante en droit et continue de s'impliquer pour les droits des enfants en encadrant à son tour les Enfants Reporters.

Aucun engagement des autorités présentes à la célébration du 16 juin à Kinshasa. C’est une première. D’habitude, les autorités congolaises qui assistent aux célébrations en faveur de l’enfant prennent quelques engagements.

Ce lundi 16 juin, il n’y a pas eu un début d’engagement. Rien du tout. Même pas une promesse aux enfants qui ont fait des plaidoyers.  Je suis Abigaël Mwabe, jeune encadreuse des enfants.

Les enfants parlent aux autorités 

Pour la journée de l’enfant africain, une cinquantaine d’enfants sont présents dans une salle de l’hôtel Pullman à Kinshasa. Des autorités, ministres membres du gouvernement et autorités provinciales sont là aussi. L’objectif est de favoriser les échanges entre les autorités et les enfants congolais autour du thème : « Planification et budgétisation pour les droits de l’enfant ».
La ministre d’Etat chargée de l’environnement représente la Première ministre à cette activité. La ministre du genre, familles et enfants, la ministre provinciale du genre à la même table que la représentante adjointe de l’UNICEF et la cheffe de la section communication de l’UNICEF et les enfants reporters sont présents dans la salle. Un enfant reporter est assis à côté de chaque autorité.
Comme le thème tourne autour du budget, les enfants plaident pour que des fonds nécessaires soient alloués aux secteurs qui les touchent. Manassé Elite, Consolation Hata, Faveur Maniku, tous enfants reporters de Kinshasa, et Roberto Lwaya, président du comité urbain des enfants de Kinshasa, racontent l’histoire d’Isabelle. Alors, Isabelle est une fille de 12 ans. Elle vit parmi nous. Elle a été violée par son oncle et depuis sa vie n’est plus la même parce qu’elle n’a pas été protégée contre les violences sexuelles.
Exaucé, lui, est un garçon atteint de malnutrition chronique. Les jeunes de Kinshasa racontent aussi son histoire. Et dans leurs plaidoyers, les enfants reporters demandent aux autorités de prendre en compte la détresse des enfants et de veiller à ce que lors de l’exécution des activités dans les secteurs qui touchent les enfants, des mesures soient prises pour que l’Etat respecte ses engagements nationaux et internationaux. Ils attendent la réponse de ceux qui représentent à la fois le pays et les parents dans la salle. Ils veulent une réponse pour les milliers d’enfants comme Exaucé et d’Isabelle qu’il y a en RDC.

« Nous sommes tous responsables »

Madame la ministre du genre, famille et enfants, estime que nous sommes tous responsable de la situation des enfants. Pendant les échanges avec les enfants, les réponses sont assez éloignées des questions concrètes que les enfants posent.
Pour la ministre du genre, famille et enfants, les questions de protection, d’éducation, de travail d’enfants, etc., sont transversales. En fait, ce sont des questions des familles avant d’être celles de l’État. « Lorsque vous voyez un enfant vendre des mangues dans la rue, au lieu de les acheter à deux fois le prix fixé pour aider l’enfant, vous demandez un rabais. C’est aussi une façon d’enfoncer l’enfant dans sa situation », explique la ministre du genre, famille et enfant. Elle pense que les parents sont autant responsables que l’Etat sur les questions qui touchent l’enfant.
À son tour, la ministre d’Etat chargée de l’environnement, madame Eve Bazaiba, représentante de Madame la Première ministre à la célébration de la journée de l’enfant africain, a fait le point sur les avancées de la RDC en matière des droits de l’enfant. Elle met un accent particulier sur les questions de violences sexuelles. Elle encourage les filles présentes dans la salle à dénoncer toutes les violences sexuelles. Et ce, peu importe l’auteur.
La soirée se termine par une intervention de madame la ministre d’Etat chargé de l’environnement qui rappelle que les droits de l’enfant sont une question de tous. Malheureusement, cette année, les autorités ne prennent aucun engagement vis à vis des enfants et ne font aucune promesse.
Même si elles n’ont pas été annoncées, j’espère que les autorités vont prendre des mesures pour améliorer la vie des enfants en RDC.
C’est un droit. Tout simplement.
Pour chaque enfant, protégeons et respectons ses droits.