Ephraïm, 17 ans, est Enfant Reporter de la Province de l’Ituri. Passionné par la défense les droits de ses pair, il voudrait devenir un professeur d’Université. Pour lui, tout le monde doit se sentir concerné par de la protection de droits de l’enfant.

Photo: UNICEF DRC Piton

Lors d’une visite à Komanda, cité située à 75 kilomètres au sud-ouest de Bunia, à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), j’ai rencontré deux jeunes garçons qui étaient occupés à ramasser des bouteilles en plastique dans les rues dans un centre commercial. Pascal (9 ans) et Gratien (12 ans) sont frères, orphelins de père.

« Cela fait trois ans que nous n’allons plus à l’école avec mon frère suite au décès de notre père. Nous étions en quatrième année primaire mais nous n’avions plus les moyens de payer les frais ». Depuis qu’ils ont arrêté l’école, les deux frères sillonnent les rues de Komanda pour ramasser les bouteilles vides jetées par les passants pour les revendre par la suite. « Par chance, on revend chaque bouteille à 200 Francs congolais aux vendeurs de carburant ». Chaque jour, les deux garçons passent des heures à marcher pour ramasser le plus de bouteilles possible. « Nous gardons jalousement le peu que nous gagnons comme argent car c’est grâce à cet argent que nous achetons parfois des vêtements et des babouches ». Lorsque la mère des deux garçons ne tire pas de légumes de son champ, l’argent de la vente de bouteille sert aussi à acheter de la nourriture.

Le ramassage de bouteilles n’est pas la seule activité des deux frères. « Quand il n’y a pas assez des bouteilles dans les rues de Komanda, nous fouillons la terre pour trouver du fer de n’importe quel genre. Nous le vendons à des acheteurs qui les ramènent en Ouganda. Il nous faut un à trois jours pour rassembler un kilo de fer. Chaque kilo peut rapporter jusqu’à 1.000 Francs congolais ».

Nous travaillons pour ne pas devoir voler

Les deux frères n’ont plus aucun espoir de retourner sur les bancs de l’école. « Sauf si l’argent tombe du ciel, mais pour le moment, nous n’avons pas assez de moyens pour payer les frais », concluent-ils.

Le travail des enfants en RDC

Les enfants ne sont pas aussi forts que les adultes et ne réussissent pas encore bien à se défendre. A travers son article 32, la Convention relative aux droits de l’enfant entend protéger tous les enfants contre l’exploitation et tout travail qui nuit à leur santé. En RDC, l’âge minimum pour travailler est 16 ans et la loi interdit toutes formes dangereuses de travail des enfants. Or, en sillonnant les rues et en fouillant le sol à la recherche de fer, les enfants courent des dangers. Ils peuvent par exemple se blesser avec un fer rouillé et développer une infection. Pascal et Gratien connaissant les risques qu’ils courent mais ils n’ont pas d’autre choix s’ils veulent manger tous les jours et s’habiller correctement.

L’Etat est le garant des droits des enfants. Il faut mettre en place toutes les dispositions possibles pour redonner espoir à ces enfants, qui ne croient plus en l’avenir. L’Etat doit assurer l’effectivité de la gratuité de l’école primaire. Pascal, Gratien et tous les enfants ont besoin d’aller à l’école pour préparer leur avenir.

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Publié initialement en septembre 2018