Depuis le mois de décembre 2017, des violences interethniques ravagent la Province de l’Ituri, au nord-est de la République Démocratique du Congo. Le territoire de Djugu n’est pas épargné par ces violences et de nombreuses familles sont contraintes de fuir, laissant tout derrière eux. Dans la panique, des enfants se retrouvent seuls et non accompagnés.
Orphelin de père et de mère, Shukuru, 13 ans, a fui les violences qui menaçaient son village, situé à une vingtaine de kilomètres de la ville de Bunia.
« Quand nous avons appris que ça brûlait déjà dans les villages voisins, il fallait quitter le village pour ne pas être les prochaines victimes. Dans la foulée, ma tante n’était pas trouvable. J’ai donc suivi d’autres personnes et c’est comme cela que je me suis retrouvé tout seul à Bunia », raconte Shukuru qui a fui le village Malili 4.
Le jeune garçon est très inquiet. Se retrouver seul, sans personne sur qui compter, ce n’est pas facile.
« Nous sommes nombreux ici et manger pose problème. Il fait très froid la nuit et je n’ai rien pour me couvrir. Je dors à même le sol, dans la poussière. C’est vraiment insupportable… Il faut que cela cesse ».
Avant de quitter son village, Shukuru était élève en quatrième année primaire. Il ne sait pas quand il pourra reprendre les cours.
« Tous les jours, j’essaye de me renseigner pour savoir si ma tante est encore en vie mais je n’ai pas encore de réponse. C’est mon parrain qui prenait en charge ma scolarité mais je ne sais pas où il se trouve. J’ai besoin de retourner à l’école mais pour l’instant, c’est impossible », explique Shukuru qui rêve de reprendre sa vie normale. « Je veux étudier, jouer, bien manger et dormir », conclut le jeune garçon.
La situation de Shukuru n’est pas isolée. Plus de 46.000 enfants sont déplacés suite aux tensions interethniques en Province de l’Ituri. Parmi eux, 245 enfants séparés de leurs familles et 70 enfants non-accompagnés sont en besoin urgence d’assistance. Tous ces enfants n’ont qu’un souhait : vivre dans la paix totale afin de reprendre une vie normale.
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Publié initialement en février 2018