Je vais vous raconter aujourd’hui l’histoire d’Héritier, un garçon de 13 ans que j’ai rencontré en train de vendre des beignets au bord d’une route de la ville de Goma, à l’est de la République Démocratique du Congo.
Sous un soleil accablant, Héritier était assis à l’ombre d’un arbre, l’air triste et très fatigué. Je me suis approché de lui pour connaître son histoire. Rapidement, il m’a raconté qu’il se trouvait là, à vendre des beignets, parce que son père l’avait abandonné. Sa mère, affaiblie par la maladie, ne peut plus travailler. Héritier n’avait pas d’autre choix que d’abandonner ses études alors qu’il était en cinquième année primaire. Après le départ de son père, il savait qu’il devait travailler pour assurer sa survie ainsi que celle de sa mère. Aujourd’hui encore, il travaille pour la survie de sa famille et n’a aucune possibilité de retourner à l’école. Héritier ne gagne pas assez d’argent pour payer les frais de scolarité.
La place des enfants est à l’école et non au travail
Si beaucoup d’enfants ne vont pas à l’école, c’est parce que les parents n’ont pas les moyens financiers pour supporter leur éducation. Pourtant, la Convention internationale des droits de l’enfant stipule que chaque enfant a le droit d’aller à l’école et que l’éducation primaire doit être gratuite.
Le Gouvernement doit respecter, protéger et réaliser le droit à l’éducation de chaque enfant. Comme repris dans l’article 43 de la Constitution de la RDC, « l’enseignement primaire est obligatoire et gratuit ». Je demande aussi aux parents de prendre leur responsabilité en faisant scolariser leurs enfants et en les maintenant le plus longtemps possible à l’école.
Un enfant qui est gardé hors du système scolaire, c’est une bombe à retardement pour la société toute entière.
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C’est bien vrai, le gouvernement doit prendre ses responsabilités en main, il doit arrêter d’être passif… Mais on doit aussi arrêté de voir le gouvernement sous un angle politique, nous aussi, avec tous les acteurs externes sommes responsables aussi directement qu’indirectement de ce fléau… A nous de voir de quel côté nous voulons nous poser!? Du côté d’acteurs? A concrétiser le changement et à agir de façon apparente? Ou plutôt du côté de spectateurs ? A imaginer le changement et à pointer les autres qui manquent à leurs devoirs?
Puisse que l’on se réveille un peu, on a besoin de nous, la jeunesse, car nous sommes l’espoir de demain…
Merci pour l’article !