Je suis Divine Musao, enfant reporter de Kipushi. Depuis cinq jours, il n’y a pas d’eau plusieurs quartiers de la ville de Kipushi. L’eau est devenue rare dans plusieurs ménages.
Les élèves en sont les premières victimes. Une panne du moteur serait à la base de cette pénurie d’eau.
En fait, le moteur qui alimente Kipushi en eau potable est en panne depuis près d’une semaine. Du coup, l’eau est rare. Seuls quelques robinets de l’avenue Mura ont encore un peu d’eau. Déjà, à 3 heures du matin, des hommes, des femmes et des enfants, bidons et seaux à la main, sont dans les rues à la recherche de l’eau potable. Les quelques robinets de l’avenue Mura, à la Gécamines sont envahis par des foules. Chacun veut avoir de l’eau. Et il ne faut pas en manquer parce qu’à la maison il n’y en a pas. Alors c’est la pagaille. Des bagarres éclatent souvent le matin.
Comment faire face à la pénurie d’eau ?
Dans quelques quartiers de Kipushi, l’entreprise minière KICO avait fait des forages d’eau. Ces forages sont pris d’assaut par les habitants qui sont à la recherche de l’eau. Du coup, certains élèves se rabattent sur l’eau des puits, une eau impropre à la consommation. « Nous n’avons pas d’autre choix que d’utiliser l’eau de puits. Nous utilisons cette eau pour les travaux ménagers et pour nous laver », m’a dit Voldie Mutombo, élève dans une école de Kipushi.
D’autres familles paient des motards qui vont chercher de l’eau et le ramène pour elles à la maison. Et là, le prix d’un bidon d’eau n’est plus le même. « J’ai payé un bidon de 20 litres à 500 FC », raconte maman Kalenga, une mère au foyer qui chaque matin doit trouver comment avoir de l’eau à la maison.
Absence à l’école, conséquence du manque d’eau
À cause du manque d’eau, beaucoup d’élèves ont manqué l’école ou sont arrivés en retard. « Depuis deux jours, je ne suis pas allé à l’école. Mes uniformes ne sont pas propres. Et je ne peux pas aller ainsi en classe », se plaint Mbula.
Dans les écoles, le manque d’eau rend la vie des élèves difficiles. « Nos toilettes sont devenues trop sales par manque d’eau. J’ai même de la nausée pour y aller. Je risque d’attraper des infections. En plus, j’ai été punie parce que je suis arrivée en retard à l’école. Le matin, je dois d’abord aller chercher de l’eau pour la maison», regrette Gracia.
Ceux qui ont utilisé l’eau de puits se plaignent déjà des changements sur leurs peaux. « Je me suis lavé avec l’eau de puits. Le jour d’après, j’ai vu des boutons apparaître sur ma peau », constate Voldie.
Je me demande s’il ne serait pas possible qu’on puisse aider la Regideso à réparer son moteur qui est en panne. Dans la mesure du possible, avoir d’autres moteurs pour renforcer le seul qui est tombé en panne et donne de l’eau dans la ville de Kipushi.
En fait, il faudrait aussi qu’on puisse avoir un peu plus de forage dans la ville de Kipushi. Je me dis que s’il y a plusieurs forages dans la ville, les gens peuvent s’approvisionner facilement.
L’eau c’est la vie.
Encadreur : Christian Katondo