Merveille a 17 ans et elle étudie en première année à l’Institut Supérieur Pédagogique de la Gombe à Kinshasa. Après plusieurs années d'expériences d’enfant reporter, Merveille s'est lancée dans des études d'histoire, sciences sociales et gestion politique. Son but est de défendre les droits de ses pairs et de venir en aide. Selon elle, “il ne faut pas se limiter au rôle d’enfant reporter mais poursuivre cet engagement pour les enfants dans la vie d’adulte”.

Merveille is 17 years old and is in her first year of university in Kinshasa. After a few years of experience as Child Reporter, Merveille has decided to study History, Social Sciences and Political Management. Her goal is to defend her peers' rights and help. Merveille believes: ‘One must not restrict oneself to the role of being a child reporter, but continue this commitment for children into adult life.’

Je m’appelle Merveille, Enfant-Reporter de Kinshasa, j’ai 17 ans.

J’ai participé à l’atelier de restitution tenu à Kinshasa en 0ctobre 2014 au sujet du mariage des enfants. Lors de cet atelier nous les enfants de la RDC avons élaboré un plan d’action dans lequel était prévu une descente sur le terrain pour mener un plaidoyer auprès des bourgmestres des huit communes de Kinshasa où il y a un taux élevé de mariage enfantin; je cite : Bumbu, Selembao, Mont-Gafula, Makala, Kinseso, N’Djili, Masina et Kimbaseke.

L’UNICEF, le Ministère de la Femme, Famille et Enfant, ainsi que nos encadreurs nous ont accompagné à réaliser cette tournée qui s’est tenue du 10 aout au 22 aout 2015.

Le mariage des enfants est une pratique qui va à l’encontre des droits de l’enfant selon l’article 19 de la Convention Relative aux Droits de l’Enfant qui stipule que l’Etat doit protéger l‘enfant contre « toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle ». Dans mon opinion le mariage des enfants a pour cause la pauvreté, le manque d’éducation, les us et coutumes, les pratiques religieuses. Ce mariage a des conséquences néfaste dans la vie de l’enfant, il peut être traumatisé, être confronté à des maladies sexuellement transmissibles, l’avortement, des complications lors de grossesses, et surtout voir son éducation finir. Tout cela handicape l’avenir de l’enfant, son avenir est sacrifié.

Lors de notre tournée nous avons constaté qu’il y a certaines autorités communales qui ignorent les textes juridiques sur le droit de l’enfant et évoquent les difficultés financières comme obstacle pour lutter efficacement contre le mariage d’enfant.

Nous avons pu négocier l’engagement de chaque bourgmestre de s’allier à nous pour lutter contre cette pratique de mariage des enfants dans leurs communes respective. Nous avons pu participer sous invitation du bourgmestre de Kimbaseke à une conférence organisée par les jeunes de sa commune. C’était l’occasion pour la principale autorité de la commune de faire passer le message pour la fin du mariage des enfants. Nous avons pris la parole pour parler au nom de tous les enfants congolais sur les méfaits du mariage des enfants et avons invité tous les jeunes de la commune en particulier, et la population en général, de s’allier à nous pour changer le comportement vis à vis du mariage des enfants. Les bourgmestres de Kinseso et de Bumbu nous ont aussi invités.

Vu l’ampleur de cette pratique dans notre pays, la RDC, nous :

1. Encourageons tous, fille et garçons, de refuser et de dénoncer ce mariage, et de poursuivre leurs études jusqu’à la fin parce que c’est le pilier de notre valorisation ;

2. Demandons aux parents qu’aucun prétexte ne puisse les inciter à donner leur enfant en mariage. De ne pas se laisser faire quelle que soit la situation de la vie mais, plutôt d’envoyer leur enfant à l’école car, c’est en étudiant qu’on sera en mesure d’être utile pour la famille et la société;

3. Encourageons l’UNICEF de continuer à accompagner la RDC pour faire sortir la jeune fille, première victime du mariage des enfants, de cette situation, et de mettre des moyens conséquents pour lutter contre cette pratique partout en RDC ;

4. Demandons au gouvernement de vulgariser les textes juridiques sur les droits de l’enfant, de renforcer les lois sur les sanctions réservées aux auteurs de mariage des enfants car, de 12 à 17 ans l’enfant a besoin d’être à l’école et non dans le mariage. C’est pourquoi, nous soutenons encore une fois le message de notre amie Bora, Enfant-Reporter de Katanga :

« Nous voulons des livres et non des maris »

Sur ce, j’adresse ce message à notre gouvernement « Aidez-moi, jeune fille congolaise, à vivre dans un pays où l’on respecte mes droits ; en commençant par m’envoyer à l’école et mettant fin au mariage des enfants ».

[separator]
©
[separator]

Image: UNICEF RDCongo/ Gwenn Dubourthoumieu

Le « programme Femmes et Hommes progressons ensemble » est financé grâce à l’appui de l’Union Européenne.

À propos de l’UNICEF
L’UNICEF promeut les droits et le bien-être de chaque enfant, dans tout ce que nous faisons. Nous travaillons dans 190 pays et territoires du monde entier avec nos partenaires pour faire de cet engagement une réalité, avec un effort particulier pour atteindre les enfants les plus vulnérables et marginalisés, dans l’intérêt de tous les enfants, où qu’ils soient. Pour en savoir plus sur l’UNICEF et son action : www.unicef.org/french
[separator]
Inscrivez-vous à notre Newsletter hebdomadaire pour rester informé sur les actions de l’UNICEF RDC et ses partenaires en faveur des droits des enfants. Suivez-nous aussi sur Facebook et Twitter !