Je m’appelle Colette Mbula. Je suis enfant reporter de la ville de Mbuji-Mayi, dans la province du Kasaï oriental et j’ai 16 ans. Un jour, pendant que je marchais, j’ai rencontré Micheline âgée de 8 ans. Elle porte dans son dos sa petite sœur et ne va pas à l’école.
Et chaque jour, Micheline accompagne sa maman qui vend des fruits dans la ville de Mbuji-Mayi. Sous une forte chaleur, Micheline est obligée de suivre sa mère qui les prend en charge grâce à son commerce de fruits.
Micheline veut étudier
La maman ne peut pas laisser son bébé à la maison. Elle doit être proche de lui pour l’allaiter en cas de besoin. Micheline explique: « ma mère et moi, nous quittons la maison chaque jour à 7 heures pour aller vendre les fruits, c’est à 18 heures que nous rentrons à la maison. Ce n’est pas facile pour moi de suivre ma mère partout où elle va. En fait, je passe mes journées en étant affamée avec ma petite sœur au dos. Parfois je suis fatiguée et je n’ai pas de repos. Et pourtant, les enfants de mon âge vont à l’école. Mais moi, je suis obligée d’accompagner ma mère pour vendre des fruits. Cela m’affecte beaucoup, car je voulais partir aussi à l’école comme les autres enfants de mon âge, mais ce qui n’est pas le cas pour moi. »
L’histoire de cette fille m’a beaucoup touché. Je me suis mise à sa place et j’ai mal de voir qu’elle prend beaucoup de risques. L’enfant que Micheline porte au dos est lourd et ce poids peut nuire à sa santé et à son développement, etc.
La loi protège les enfants
Or, l’article 32 alinéa 1 de la convention relative aux droits des enfants stipule que: « les états partis reconnaissent les droits de l’enfant d’être protégé contre l’exploitation économique et de n’être astreint à aucun travail comportant de risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à sa santé où à son développement physique, mental, spirituel, moral ou social ». En accompagnant sa maman durant toute la journée, l’éducation de Micheline est compromise.
Et elle n’est pas seule dans cette situation. Beaucoup d’autres enfants dans la province du Kasaï oriental sont dans cette situation. Ainsi, nous demandons aux autorités de prendre une mesure pour encourager les parents à envoyer les enfants à l’école, surtout depuis l’entrée en vigueur de la gratuité de l’enseignement.