Christian Mwangal, jeune reporter de Lubumbashi, province du Haut-Katanga.

Je suis Christian Mwangal, jeune reporter de Lubumbashi, dans la province du Haut Katanga. Je suis étudiant à l’Institut supérieur d’informatique Salama. Chaque matin quand je vais à la faculté, je vois beaucoup d’enfants vendre différents articles (emballages, bonbons, biscuits, etc.) le long de la route. Et ils sont parfois à différents carrefours de la ville. Depuis l’arrivée de la Covid, la majorité de ces enfants sont devenus revendeurs des cache-nez.  

 

 

Je me pose beaucoup la question. Notamment de savoir pourquoi ces enfants sont dans la rue à vendre des articles? N’ont-ils pas de famille? Et surtout, pourquoi ne vont-ils pas à l’école?  

Enfants vendeurs et vont à l’école. Après tant de questionnements, j’ai décidé d’avoir un échange avec eux. J’ai rencontré Trésor, 10 ans, et son frère Kaba, 7 ans, au centre-ville. Ils vendent des emballages. Ils parcourent les avenues et les marchés de la ville de Lubumbashi après leur sortie de l’école pour vendre. Ils m’ont confié faire le commerce des emballages pour subvenir aux besoins de leur famille. Leurs parents n’ont pas assez de moyens pour bien les prendre en charge. Contrairement à l’image que l’on a généralement des enfants qui vendent, ces enfants sont bel et bien scolarisés à Lubumbashi. L’un en 5ème primaire et l’autre en 3ème. 

Trésor et Kaba sont conscients des dangers auxquels ils sont exposés sur la route, notamment les accidents des voitures ou des motos. Au centre-ville de Lubumbashi, la circulation des taxis, taxis bus et motos, est dense et il y a aussi beaucoup d’accidents.  Ces enfants sont également exposés au kidnapping d’enfants qui bat à son plein dans la ville. Mais pour leur survie, ces enfants quittent à pied leur maison à la Gecamines jusqu’en ville. Une très longue distance et ils font un peu plus d’une heure de marche.    

 

Avoir une vie normale comme tout enfant 

 

Leur désir est d’avoir une vie comme celle des autres enfants. « Nous voulons aussi rester à la maison après les cours. Jouez avec nos amis dans le quartier. Revoir nos leçons pour bien réussir à l’école pour devenir aussi un jour des hommes utiles à notre pays », m’ont dit les deux frères élèves et vendeurs.  

Vendeur cache-nez à Lubumbashi (@Ponabana)

Ces enfants m’ont aussi confié que beaucoup d’autres enfants vendeurs à Lubumbashi ne sont pas scolarisés. Et ce sont les parents et leurs tuteurs qui les envoient travailler pour aider la famille.  

Les activités économiques des enfants se font au su et au vu des agents de l’ordre. Je pense qu’il n’est pas trop tard de mettre en place des mesures pour supprimer le travail des enfants. Ces mesures vont permettre leur épanouissement et mettre en garde toute personne qui essayera de les exploiter économiquement. 

 

 Malgré les difficultés, les enfants ne doivent par travailler

 

Tout enfant doit aller à l’école comme le précise l’article 38 de la loi N°9 portant protection de l’enfant et l’article 25 de la loi portant protection de l’enfant. Ces textes interdisent la participation des enfants aux travaux qui ne correspondent pas à leurs poids ou qui peuvent nuire à leur santé. « L’enfant a droit à la pension alimentaire à charge de ses pères et mères ou tuteur ».  

En plus, les parents doivent comprendre qu’un enfant ne peut pas se nourrir, encore moins subvenir aux besoins de la famille, malgré les difficultés. Pour moi, la place de l’enfant est à l’école.