Jérémie Karagi est un enfant reporter de la ville de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu.

Je suis Jérémie Karagi, enfant reporter de la ville de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu. J’ai rencontré Akonkwa Mugisho à la place du 24 novembre dans la commune d’Ibanda, dans la ville de Bukavu.

 

Akonkwa n’a que 7 ans et vend du gingembre. À quelques jours de la rentrée scolaire, Akonkwa  a été vu dans les rues de Bukavu. Objectif : gagner de l’argent pour acheter les fournitures pour la rentrée scolaire.

Akonkwa a profité des vacances pour vendre les gingembres et acheter son uniforme, ses cahiers, son cartable, etc.  Et comme les enseignants sont encore en grève dans les écoles publiques de Bukavu et un peu partout en RDC, il continue son activité.

 

Des longues heures de marche à pied

 

Chaque matin, la mère d’Akondwa le réveille, son grand frère et lui pour qu’ils aillent vendre des gingembres à Bukavu. L’enfant de 7 ans installe ses marchandises à la place du 24 Novembre et son frère, lui, continue sa route. Il va sillonner les rues de la ville de Bukavu pour écouler les gingembres.

Cet enfant est en quatrième primaire et vit à Kabare, un village à près de 11 Km de la ville de Bukavu.

Le trajet est devenu leur quotidien. Pendant qu’il en parle, j’ai essayé de visualiser ce que ça donne. En vrai, c’est deux heures de marche avant de prendre un bus dans la commune de Bagira, à Bukavu. « C’est entre 10 h et midi qu’on arrive en ville », raconte-t-il.

Capture d'écran Google MAPS : KABARE- BUKAVU, @ponabana

Capture d’écran Google MAPS : KABARE — BUKAVU, @ponabana, octobre 2021

Après avoir vendu leurs produits, Akonkwa Mugisho et son frère reprennent la route autour de 18 h pour rentrer à la maison. Ils prennent d’abord un bus à la place du 24 Novembre, commune de Bagira, avant de continuer à pied. Une journée de dur labeur. Le jour d’après, ces enfants refont la même chose, réveil tôt pour aller vendre et coucher tard.

Des bénéfices pour préparer la rentrée

 

A la fin de la journée de vente, les bénéfices de Mugisho varient entre 1000 FC et 4000 FC (soit entre 0,5 et 2 $). C’est avec ce peu de bénéfices que cet enfant a préparé sa rentrée scolaire. Pendant la grève des enfants en ce début d’année, il en profite pour gagner encore un peu plus d’argent.

Chaque jour les ventes ne sont pas bonnes. Dans l’idéal, Mugisho voudrait écouler toute sa marchandise chaque jour. Un vrai défi qu’il ne relève pas chaque jour. Malgré tout, l’enfant aime déjà ce qu’il fait.

 

Vendre les gingembres, une idée de la mère

 

Au départ, l’idée de vendre les gingembres est venue de la mère des enfants. Un jour elle demande à son enfant, quel commerce lui semble facile à faire. La réponse de l’enfant est simple : vendre les gingembres.

Au début, ils vont vendre ensemble. Mais lorsque l’enfant a été en mesure d’aller vendre tout seul, sa mère ne l’a plus accompagné.

Lorsque les cours reprennent effectivement, Akonkwa Mugisho compte arrêter son commerce pour le reprendre pendant les vacances.

 

Encadreur : Nathalie Mazinge