Prodige Tsamani, 15 ans, est enfant reporter de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu.

Je m’appelle Prodige Tsamani, j’ai 16 ans et je suis un enfant reporter de la ville de Bukavu, dans le Sud-Kivu. Enfin, un début d’année scolaire calme, contrairement aux deux années précédentes ! Nous arrivons au terme de la première période des cours, et dans quelques jours c’est la proclamation.

 

 

 

Je suis maintenant en troisième (cinquième) scientifique au collège Alfajiri de Bukavu. D’année en année, la rigueur et le niveau des cours ne cessent de grimper. Depuis mon arrivée en septième, j’ai déjà perdu beaucoup de mes amis qui n’ont pas pu réussir à certains cours.. Ils ont échoué. Heureusement, chaque année je réussis dans tous les cours, sans de très grandes difficultés. Mais voilà : trois mois après le début des cours cette année, je remarque que celle-ci est différente.

 

Dans les causeries avec certains de mes amis, nous parlons beaucoup de cela. Je comprends pourquoi cette classe de cinquième est si crainte des élèves. Plusieurs de mes collègues de classe se plaignent du  niveau des cours, de la multiplication des devoirs, de l’abondance des travaux en classe… Bref, c’était pas facile, cette période. Nous voyons enfin pourquoi nos aînés nous disent souvent que la section scientifique n’est pas facile. J’ai très vite remarqué que cette année est différente des autres. Et si je veux passer paisiblement de classe, je dois redoubler d’efforts, bosser encore plus.

 

Dans ma famille, il ne suffit pas de passer de classe pour estimer avoir bien travaillé, comme c’est le ca pour la plupart de mes collègues. Je suis obligé de me donner à 200% chaque année. Pour rendre mes parents fiers, je dois obtenir au moins 75%.

 

Le niveau et le rythme des enseignements ne font pas toujours la joie de tous. Il y a des élèves qui quittent le collège à cause de cette pression. Ils pensent qu’ils peuvent trouver un peu de répit dans les écoles privées. Mais ce n’est pas toujours le cas.

 

C’est pendant les examens d’Etat que nous voyons la nécessité de ce travail acharné, car nous collégiens, sommes à l’aise dans toutes les matières, alors que d’autres sont dépaysés devant la feuille d’examen.

Le collège Alfajiri n’est peut-être pas la meilleure école de BUKAVU mais en tout cas c’est l’une des meilleur. Et nous tous, espérons terminer cette année et monter en classe supérieure, malgré cette pression qui nous donne envie d’abandonner quelques fois.

 

Je demande à tous les élèves de mon école et des autres institutions d’enseignement de notre pays, de bien s’accrocher, même si de fois nous échouons aux devoirs et interrogations.  Car l’école c’est notre avenir.