Eurêka Ngwela, 16 ans, est enfant reporter dans la ville de Mbandaka, province de l'Equateur.

En fait, je veux partager ma douleur. Celle d’un enfant qui a perdu son père. Je suis Eurêka Ngwela, élève à l’Institut frère Ilo de Mbandaka. Et j’ai 16 ans. 

 

Parfois, la vie nous réserve des surprises inattendues. Celle à laquelle je ne m’attendais pas est la mort de mon père. Papa était beau et gentil. Il laisse 5 enfants et une femme. Un jour, mon père est tombé malade et sa maladie a duré plus d’un an. Je me disais qu’il allait guérir. 

Je trouve que la mort est maligne. Un dimanche, elle est venue frapper dans notre famille et a pris mon père. Lorsqu’on m’a dit que papa est mort, je n’ai pas cru. Je n’en revenais toujours pas papa que est mort. L’ambulance est venue prendre mon père pour l’emmener à la morgue. Alors là, voir mon père sans vie m’a démoralisé et découragé. Et même là, je me disais encore que papa est parti et il va revenir. Hélas. Ce n’était pas le cas. Papa n’est plus jamais revenu. 

Trois jours après, nous sommes allés l’enterrer. Le cercueil est descendu dans la tombe. En ce moment-là, j’ai crié : <<Papa! Papaaaaa! Tu laisses une maison. Tu laisses tes enfants seuls.>> Il ne pouvait pas m’entendre. 

Avant, quand je voyais des enfants et d’autres personnes pleurer dans des deuils, je me disais qu’ils étaient fous. La personne est déjà morte, pourquoi pleurer ? Et quand mon jour est arrivé, j’ai pleuré de douleur. J’ai ressenti la douleur de perdre un père ou un proche dans la vie. C’est dur !

Aujourd’hui, je réalise que mon père est parti et qu’il ne va plus revenir.  Deux ans après, le vide est toujours là. J’apprends à vivre avec. Sinon, c’est dur de se retrouver orphelin de père.