Jospin, 14 ans, est un Enfant Reporter de la province du Sud-Kivu.

Depuis l’année scolaire dernière, l’enseignement est devenu pénible en RDC. J’ai l’impression que c’est à cause, entre autres, de la « gratuité » de l’enseignement. L’année scolaire 2020-2021 a commencé avec la grève des enseignants. L’autre difficulté est « la pandémie de la COVID-19 ».

 

Le jour de la rentrée de classe est un jour joyeux pour les élèves, les nouveaux comme pour les anciens. Certains élèves se projettent déjà dans le futur et se voient devenir de grandes personnalités. Pourtant, l’avenir se prépare aujourd’hui, sur le banc de l’école. L’avenir se construit aussi grâce aux nouvelles leçons que les élèves apprennent.

Il y a aussi les parents qui sont heureux d’accompagner leurs enfants à l’école. Malheureusement, pour cette année scolaire, la rentrée scolaire a été une déception générale dans la ville de Bukavu. Surtout dans les établissements publics.

 

« Je suis parti à l’école très tôt le matin avec un minimum d’espoir de reprendre normalement mes cours après deux mois de vacances. Ma tête était prête à acquérir de nouvelles connaissances en 4e année scientifiques. Je suis déçu de constater que la grève des enseignants continue », déclare Prodige, élève au collège Alfajiri de Bukavu.

 

La gratuité de l’enseignement est-elle nécessaire dans notre pays ?   

 

Tina Salama, porte-parole adjointe du président Félix Tshisekedi, a indiqué le 20 août 2019 que désormais l’école, au niveau du primaire, sera entièrement gratuite sur toute l’étendue de la RDC. Une idée louable. Mais à quel prix pour les élèves congolais ?

Bukavu rentrée de classe

Rentrée de classe à Bukavu (@ponabana)

 

L’article 43 de la Constitution de la République stipule que : « l’enseignement primaire est obligatoire et gratuit dans les établissements publics ».

Mais à quoi sert cette gratuité si au lieu d’être sur le banc de l’école ou en train de répondre aux différentes questions des professeurs, nous sommes contraints de rester à la maison sans rien faire ?

 

«  La gratuité en soi n’est pas une mauvaise idée, mais la politique de son financement pose problème. Et donc, tout le monde souffre d’une manière ou d’une autre », déclare Marie-Reine, un autre élève du collège Alfajiri

On à l’impression que, pour le moment, la gratuité n’est pas une solution à adopter pour un accès maximum à l’éducation.

 

 

Les enseignants face à cette grève 

 

L’enseignant n’est pas seulement un facilitateur ou un formateur de ses élèves, c’est avant tout un parent. De ce fait, il ne doit pas être exploité parce qu’il a aussi des responsabilités. En tant que parent, un enseignant a le droit d’être payé aussi suffisamment qu’il le faut parce que sans eux, les élèves que nous sommes ne pouvons pas acquérir toutes les connaissances dont on a besoin. Sans ses connaissances, nous ne pouvons pas réaliser nos rêves plus tard.

 

Sans éducation, nous ne pouvons rien faire dans notre pays et nous ne pouvons aboutir à rien d’assez représentatif.  Avant toute prise de décision concernant les élèves, pensez à notre sort parce que nous sommes le Congo de demain. Sans éducation, nous ne sommes rien du tout et nous devenons exposés à la délinquance, au vol, et à l’exploitation économique, etc. L’éducation va favoriser notre épanouissement et nous ouvre d’autres horizons.

Je demande à nos autorités de bien s’organiser pour résoudre ce problème majeur de l’éducation en RDC. L’article 28 de la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE) stipule que « tout enfant a droit à l’éducation ». Tous les enfants sont égaux et nous avons le même droit.