Il y avait deuil sur mon avenue un jour. C’était le deuil d’un jeune garçon, considéré comme le petit voyou du quartier. Vers 20h, il y a eu un petit problème et des policiers sont venus intervenir.
Je m’appelle Andréa Mavanga et j’ai 13 ans. Je vais vous parler de l’insécurité que nous vivons dans mon quartier à Yolo-Nord, dans la commune de Kalamu à Kinshasa.
Les policiers fumaient des cigarettes et avaient des armes avec des balles blanches. Heureusement ! Ils ont essayé de remettre de l’ordre mais en utilisant des méthodes inappropriées, selon moi. Ils ont saisi des chaises et cela a créé une énorme dispute entre eux et les membres de la famille endeuillée. Et ce qu’ils ont trouvé comme initiative ingénieuse pour arrêter le désordre, c’est de tirer en l’air. Ils ont terrorisé toute l’avenue. Ceux qui assistaient à la scène se sont réfugiés chez eux et ont protégé les plus petits.
Deuxième coup de feu. Mon cousin de 5 ans a commencé à pleurer… Le petit s’imaginait dans sa tête que quelqu’un risquait de mourir. En fait, il avait aussi peur de mourir.
Les tirs ont continué quelques minutes avant de se calmer. Heureusement qu’il n’y a eu aucun blessé.
Lorsque nous voyons arriver les policiers, peu importe la raison, nous savons qu’il y aura des coups de feu. Moi, on m’a appris que les policiers protègent la population. On ne m’a pas dit qu’ils étaient là pour terroriser les gens. Ils ont aussi pour mission de calmer les tensions et pas en engendrer.
En gros, les policiers doivent redorer leur image en étant exemplaires lors de leurs interventions. Certains policiers fument du chanvre comme certains jeunes voyous du quartier, alors que ce sont des hommes en uniforme. Ils doivent être différents pour être respectés dans les activités de maintien de l’ordre.