Merveille a 17 ans et elle étudie en première année à l’Institut Supérieur Pédagogique de la Gombe à Kinshasa. Après plusieurs années d'expériences d’enfant reporter, Merveille s'est lancée dans des études d'histoire, sciences sociales et gestion politique. Son but est de défendre les droits de ses pairs et de venir en aide. Selon elle, “il ne faut pas se limiter au rôle d’enfant reporter mais poursuivre cet engagement pour les enfants dans la vie d’adulte”.

Merveille is 17 years old and is in her first year of university in Kinshasa. After a few years of experience as Child Reporter, Merveille has decided to study History, Social Sciences and Political Management. Her goal is to defend her peers' rights and help. Merveille believes: ‘One must not restrict oneself to the role of being a child reporter, but continue this commitment for children into adult life.’

C’est très important pour moi de partager mon expérience avec les autres jeunes filles de RDC et du monde, qui sont les femmes de demain. Je veux leur dire à toutes de réfléchir et prendre les choses en mains. Prouvons à ceux qui sont contre l’égalité des sexes qu’ils ont tort !

Nous les jeunes filles devons fournir de grands efforts et aller plus loin, pour arriver là où nos mères ne sont pas arrivées, et ainsi prouver aux personnes qui ne croient pas au rôle des femmes dans le développement qu’elles ont tort. Durant mes études secondaires, je me suis confrontée à plusieurs discriminations. La discrimination était sur le plan de la considération. Dans mon école il y avait plus de préoccupations de garçons que de filles. Jusqu’aux années 1990, il n’y avait que des garçons dans mon école, c’est comme ça que la discrimination totale a commencé. Je me suis inscrite en 2009, j’étais en première et j’avais 11 ans. Il y avait un nombre limité d’inscriptions pour les filles et plein de choses leur empêchaient de se développer. Par exemple, nous étions obligées d’avoir deux centimètres de cheveux, pas plus.

Dans toutes les écoles de mon pays, il y a un gouvernement qui parle au nom de tous les élèves. Les enfants membres du gouvernement de l’école ont leur mot à dire quand quelque chose ne marche pas, en travaillant en synergie avec le comité de parents. Mais il n’y avait pas de fille dans le gouvernement de mon école.

Notre bataille pour lutter contre la discrimination des filles

En 2011, avec toutes les filles de mon école nous avons commencé la bataille en nous intégrant au gouvernement. Nous étions 3 filles en 2011, et en 2013 nous étions 8, contre 12 garçons. J’occupais le poste de ministre de la culture, et c’est comme ça que nous avons eu des filles dans tous les groupes culturels de l’école, et que les filles ont pu arrêter de se coiffer en deux centimètres de cheveux.

Je veux encourager les jeunes filles à aller toujours de l’avant, malgré les « on dit » et les obstacles. Parce que je l’ai vécu et combattu, je veux qu’on sache que discriminer une fille c’est étouffer son intelligence et sa sagesse en croissance. Mais au contraire, la soutenir c’est lui permettre le développement sur tous les plans de la vie.

Au mois de juillet 2014, j’étais à Londres avec Nathan, mon camarade Enfant Reporter, pour participer au Sommet de la jeune fille contre le mariage précoce et les mutilations génitales. Là-bas, c’est parce que j’ai été aidée par Nathan que j’ai pu marquer les esprits avec mon plaidoyer pour toutes les jeunes filles de mon pays. Nous et moi avons compris l’importance de travailler main dans la main sans discrimination de genre pour le développement.

C’est pourquoi nous voulons dire à tous les jeunes du monde, filles comme garçons, de persévérer pour travailler toujours en synergie pour le développement durable de leur nation.

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Publié initialement en avril 2015