Donel Mupangilay, 12 ans, est enfant reporter à Kinshasa.

Je m’appelle Donel Mupangilay et je suis enfant reporter de la ville de Kinshasa. J’ai 12 ans et j’étudie à l’Institut Mbongo 1. En novembre dernier, Josée, une fille de 14 ans s’est évanouie.

 

En fait, elle a été frappée par son enseignant et elle s’est retrouvée à l’hôpital. Josée étudie à l’école Jean Raustand en 8ème. Fin novembre, Josée et ses collègues ont cours des mathématiques. Et l’enseignant qui vient pour donner cours n’est pas de bonne humeur en fait. C’est la dernière heure des cours et l’enseignant se plaint devant les élèves qu’il n’est pas encore payé.

Il promet de déverser sa colère sur tout celui qui va déranger. Selon les élèves, un garçon lance une blague en disant qu’il sent une mauvaise odeur. Les élèves pensent à quelqu’un qui aurait pété, et ils se mettent à rire. Les élèves discutent entre eux de cette mauvaise odeur. En fait, l’enseignant s’énerve.

 

La fille perd connaissance en route 

 

« La salle sentait vraiment mauvais », me confie Jules, 13 ans, élève dans la même classe que Josée. « L’enseignant s’est retourné et nous a menacé. Il tenait un bâton et a demandé à tout le monde de passer au tableau à tour de rôle pour recevoir dix coups de fouet », raconte d’autres élèves. D’après les témoignages, l’enseignant est de nature colérique.

Josée a voulu résister contre l’enseignant. C’est là qu’elle reçoit plusieurs coups partout sur le corps. Un coup de fouet l’atteint au cou et la fille quitte l’école en pleurant.

« J’ai perdu connaissance en route et une dame m’a raccompagné à la maison. J’agonisais carrément. Mes parents m’ont emmené à l’hôpital et je me suis réveillée quelque temps après. J’ai tout de même mal aux côtes et sur mon corps », me raconte Josée. Après consultation, le médecin a rassuré la famille qu’elle va vite se rétablir.

Alors, suite à un châtiment corporel qui a conduit à l’évanouissement d’un enfant, j’ai échangé avec le promoteur de l’école Jean Raustand. « Les punitions corporelles sont formellement interdites dans les écoles. Le directeur de l’école m’a expliqué ce qui s’est passé et ce n’est pas acceptable », a regretté le promoteur.

 

Pourquoi frapper les enfants, alors qu’il y a d’autres punitions? 

 

Le père de Josée est venu à l’école avec la police pour arrêter l’enseignant qui avait frappé sa fille. L’enseignant avait fui. En son absence, c’est le directeur qui a été arrêté puis relâché.

L’enseignant a été arrêté le jour d’après et s’est engagé à supporter les frais liés aux soins de l’élève qu’il avait frappé.

Cette situation pose encore une fois la question de savoir comment adapter les punitions dans les écoles. Je me demande, pourquoi frapper les enfants alors qu’il y a plusieurs autres punitions. Les enfants sont des êtres vulnérables et ne devraient pas subir des violences corporelles. Je conseille aux autorités des écoles de prendre des mesures pour interdire formellement aux enseignants de frapper les élèves. Aux enseignants, je pense qu’ils doivent aussi penser aux punitions éducatives au lieu de déverser leur colère sur les élèves pour les punir.