Ramazani est Jeune Reporter de la ville de Goma, dans l’est de la République Démocratique du Congo.

Je suis Ramazani Feruzi Victoire, j’ai 22 ans. Je suis jeune reporter de la ville de Goma. J’habite dans le quartier Mabanga/Sud dans la commune de Karisimbi. La nuit du samedi 22 mai est une nuit que je n’oublierais jamais dans ma vie. Alors qu’on fuyait en famille pour s’abriter au Rwanda, on a perdu mon petit frère qu’on a retrouvé plus tard. 

 

C’était vers 18 h 30 que l’éruption du volcan Nyiragongo a commencé le samedi 22 mai. On ne pensait pas que ça serait vraiment grave. Mais, à 22 h les voisins ont commencé à évacuer. C’est là que mes parents aussi ont paniqué.  J’ai commencé à avoir peur. C’était la première fois pour moi de voir l’éruption d’un volcan et ces genres de choses. Nuitamment, nous avons pris la route vers la grande barrière qui mène vers le Rwanda voisin.

Mais arrivé à la grande barrière,on a remarqué que les Rwandais aussi traversaient la frontière pour venir au Congo. C’était la grande surprise. Une grande foule de gens quittait le Congo et se trouvait à la grande barrière.

En route, on a perdu mon petit frère âgé de 15 ans. On a essayé de le chercher, mais il avait disparu. On était obligé de quitter la grande barrière et nous rendre vers Saké qui se trouve à 28 km de la ville de Goma. Il était déjà 23 h 30. Un départ difficile sans lui.

 

Avec mes parents, nous avons marché pendant 4 heures environ

 

Sous une forte pluie et très inquiets à cause de mon petit qu’on a laissé derrière sans trace. On s’est reposé à 3 heures du matin vers le quartier lac vert. D’autres familles aussi et des enfants ont vécu la même situation cette nuit du 22 mai. Beaucoup ont perdu leurs parents, leurs enfants. Alors que dans ce genre de situation, le gouvernement congolais aurait pu disponibiliser des moyens de transport pour permettre aux gens de se déplacer en toute sécurité . On n’a presque pas dormi. Mouillés, inquiets, aucune assurance de retrouver mon petit frère ou de retourner à la maison.

 

Retour à la case de départ

 

Tôt le matin, vers 7 heures, on a vu que les autres ont commencé à rentrer à Goma. Les nouvelles de ceux qui étaient restés indiquaient que la ville n’avait pas été touchée. 

Je suis rentré en premier pour chercher mon petit frère

 

Et puis les autres sont revenus après. Grâce à Dieu, nous l’avons retrouvé le matin vers 10 h, il rentrait déjà à la maison. Il avait passé toute la nuit dehors sur le mont Goma avec des inconnus. Aujourd’hui, c’est à Bukavu que les parents ont jugé bon de laisser les petits. 

Je propose au gouvernement de mettre en place un mécanisme qui permettra aux parents de retrouver leurs enfants. Il faut aussi rendre l’information accessible à tous.

Les enfants ont le droit d’être protéger comme le déclare la convention relative aux droits de l’enfant en son article 19 son premier point: «les Etats parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle, pendant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, de son ou ses représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié. »

Je vous explique tout sur cette vidéo