Je m’appelle Esther Kamakune, j’ai 14 ans et je suis enfant reporter à Bunia. J’ai rencontré Judith. Elle a 10 ans. C’est enfant, déplacée de guerre, m’a dit que son père est décédé lors des affrontements entre les milices dans sa région.
Actuellement sa mère vit sur le site des déplacés à l’ISP/Bunia.
Alors pour survivre et répondre à ses besoins, Judith ramasse des bouteilles en plastique et les revend.
« Je passe mes journées à chercher des bouteilles pour les revendre. Je gagne 100 Fc par bouteille vendue. Par jour, je gagne entre 3000 FC et 4000 FC (près de 2$) », explique cet enfant. L’argent qu’elle gagne lui permet de s’acheter de la nourriture et des vêtements.
Et pour gagner plus, Judith doit donc ramasser plus de bouteilles. Ce qui n’est pas facile pour elle. En fait, depuis un moment Judith a quitté le site des déplacés où vit sa mère. « Là-bas, la vie est plus difficile et on avait du mal à trouver de la nourriture. Ma mère ne travaille pas. Mon commerce des bouteilles m’aide pour le moment », explique Judith.
Cette fille ne va plus à l’école et a abandonné les études quand elle était en deuxième année primaire. « Quand la guerre est arrivée, je ne pouvais plus aller à l’école. Nous avons fui avec mes parents jusqu’à Bunia. Et pourtant, j’aime bien aller à l’école », regrette la fille.
Et depuis qu’elle est à Bunia, il n’y a personne pour lui payer ses études.
La situation de Judith m’a personnellement touché. La voir dans cette situation me dérange puisque moi je vis avec mes parents et ils font tout pour moi. Cela n’est pas le cas de Judith. Elle vit tout le contraire et n’a personne pour prendre soin d’elle.
Et pourtant, chaque enfant a le droit d’être protégé et d’avoir quelqu’un qui prend soin de lui. Les bouteilles, Judith va les chercher même dans des poubelles au risque d’attraper certaines maladies. Je pense que cet enfant a plutôt besoin d’aide et d’un encadrement pour assurer son avenir.