Le 8 mars dernier, l’UNICEF organise un atelier à Kinshasa, journée internationale des droits de la femme. Je me demande ce qui va se passer. Et même si j’essaie d’imaginer, je ne vois pas ce que je pourrai faire dans cette célébration. Je n’ai pas beaucoup d’idées. Du coup, je me dis que je verrai sur place ce qu’on nous réserve.
Je m’appelle Denise Katshunga. J’ai 16 ans et je suis enfant reporter de la ville province de Kinshasa. Mon idée en ce mois consacré à la promotion des droits de la femme est d’avoir un monde égalitaire pour tous. Je ne vous dis pas encore à qui j’ai parlé de mon souhait.
Le 8 mars de chaque année, on célèbre la journée internationale des droits de la femme. Je me suis dit que je peux formuler un vœu. Un vœu qui prend en compte nos différences et nos forces.
Un vœu pour chaque année
La célébration commence par un échange sur le thème retenu cette année : « La congolaise au centre de toutes les ambitions ». A travers ce thème, je comprends qu’on veut reconnaître la femme et la mettre en valeur dans le développement du pays. Oui. La femme peut participer à l’avancement ou au développement d’un pays. On a résumé la femme en des mots qui nous venaient à l’esprit. Chacune devait dire un mot qui, pour elle, s’applique à la femme. J’ai retenu : « vaillance, amour, égalité, liberté, autonomisation, courage et force ». Il y en avait d’autres surement.
En fait, chacun de ces mots est un vœu qu’on émet pour cette année. Le mien, c’est l’égalité. En fait, je veux d’un monde où les hommes et les femmes ont les mêmes chances dans le travail. Je voudrais aussi d’un monde où les femmes peuvent occuper des postes de pouvoir. Je prends l’exemple de notre première ministre.
Avant de passer à l’exercice des mots, nous avons parlé de la « Déclaration de Beijing ». C’est elle qui m’a inspiré pour le choix de mon vœu. En fait, je rêve d’une société où les compétences des femmes sont reconnues autant que celle des hommes. Après avoir écrit nos mots sur du papier, nous les avons collés sur un mur. Pour moi, c’est comme redonner vie à certaines femmes qui ne sont pas reconnues dans la société.
Un autre exercice a retenu mon attention. On devait écrire ou dessiner toutes les pressions qu’on reçoit en tant que femmes. On devait former des équipes.
Mon équipe a fait un dessin. Je vous de décris. Le dessin représentait une femme enfermée dans une case, repliée sur elle-même. Elle est entourée de paroles désobligeantes comme : « La place de la femme c’est à la cuisine », « la femme se résume à son corps » et d’autres phrases de ce genre. J’ai beaucoup apprécié cet exercice. Il nous a permis d’exprimer toutes ces choses que nous vivions en silence.
En plus, j’ai découvert d’autres sensibilités dont je n’avais pas conscience. Durant cette journée, j’ai appris que chaque femme et chaque fille doit aspirer à être autonome, s’émanciper, être libre et exprimer ses opinions. Je retiens qu’il est important de savoir dire « non » quand il le faut. C’est comme si c’était un super-pouvoir qu’on me donnait.
Pour finir, j’encourage chaque fille à s’aimer, à croire en soi, à se valoriser, à défendre ses droits, et à se battre pour se faire respecter.
Ce sont ces éléments qui peuvent permettre à la fille d’aujourd’hui et à la femme de demain de retrouver sa place dans la société.
Encadreuse : Choisie Nseka