Christelle est une Enfant Reporter de Mbuji-Mayi dans la province du Kasaï-Oriental.

Alors que la République Démocratique du Congo se préparait à célébrer la journée mondiale de l’eau au mois de mars, l’état d’urgence sanitaire a été déclaré par le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Face à la pandémie de coronavirus qui secouait le monde entier, y compris notre pays, le thème de la journée a été réadapté pour montrer à quel point l’eau est essentielle à la vie.

De l’eau pour freiner le coronavirus

Se laver les mains à l’eau et au savon est crucial pour contenir la propagation du coronavirus et d’autres maladies infectieuses. L’Organisation Mondiale de la Santé recommande de se laver les mains régulièrement, tout en appliquant les autres mesures de prévention.

Malheureusement, près de trois milliards des personnes à travers le monde n’ont pas la possibilité de le faire. Dans la ville de Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï-Oriental, l’eau une denrée très rare. De nombreuses familles doivent parcourir de longues distances pour s’en procurer et là où elle coule, il faut jouer des coudes pour l’avoir. Cette situation met les filles, les garçons, les papas et les mamans en risque puisqu’il n’est pas possible de respecter la distanciation sociale, l’une des mesures barrières.

L’eau est rare

J’ai rencontré récemment Julie, 16 ans, à une borne fontaine de la ville. Chaque jour en allant chercher de l’eau, Julie a peur de s’exposer au coronavirus. « Au niveau des bornes-fontaines, on se bouscule pour accéder à l’eau », explique la jeune fille. « Comme si cela ne suffisait pas, la mesure de gratuité de l’eau décrétée par le Chef de l’Etat n’est pas respectée », raconte Julie. Là où l’eau coule, il y a une sorte de vente cachée : les responsables des bornes fontaines privilégient les uns au détriment des autres.

Le problème de l’eau est récurrent au Kasaï-Oriental. Avec l’approche de la saison sèche, Julie lance un appel. « S’il n’y a pas de l’eau, on ne peut pas lutter contre les maladies », précise Julie en précisant qu’en plus du coronavirus, le choléra n’épargne personne.

Aller chercher de l’eau ou étudier ?

De nombreuses enfants comme Julie doivent parcourir de longues distances pour avoir de l’eau. Pendant que ces enfants vont chercher de l’eau, ils ne peuvent pas écouter les cours qui sont dispensés à la radio et sont exposés à la maladie.

Pourtant, l’article 24 de la Convention relative aux droits de l’Enfant stipule que le Gouvernement doit s’efforcer de lutter contre les maladies et mettre à disposition de l’eau potable. Pour se protéger contre le coronavirus, on a besoin de l’eau.

Donnez-nous de l’eau !