Bora a 14 ans et elle est enfant reporter à Lubumbashi. Plus tard elle veut être criminologue. Aujourd’hui elle s’attache à rassembler les enfants reporters de toutes les provinces pour que leur voix résonne jusqu’au bout du monde!

Bora is 14 years old and is a child reporter in Lubumbashi. In the future she would like to be a criminologist. Today, she is trying hard to bring together child reporters from all the provinces so that their voices will be heard in the far corners of the world!

Bora a 14 ans et vit à Lubumbashi, dans l’ex-Province du Katanga au sud de la République Démocratique du Congo. Ayant participé à l’atelier national sur les violations graves des droits des enfants en temps de conflit armé, organisé à Kinshasa en juillet, elle nous livre avec passion et conviction ses impressions et souhaits sur cette thématique importante.

Nous, enfants du Katanga disons NON aux six violations graves des droits de l’enfant en temps de conflit armé.

Ces violations sont de graves délits qui affectent sensiblement nos frères et sœurs de l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) ainsi que ceux du Nord Katanga et compromettent leur avenir et par conséquent, le développement de notre cher et beau pays.

Face à cela, il est impossible de dire que le pays est en cours de développement car jusqu’alors, des enfants subissent encore des traitements inhumains. La jeunesse étant l’empreinte du développement ainsi que le profil d’un avenir radieux, se doit d’être protégée contre toutes ces maltraitances.

Nous devrions comprendre que la phrase de nos ancêtres selon laquelle « l’enfant est une richesse » ne signifie pas seulement qu’il peut être une source de revenu mais aussi et surtout que l’enfant est un arbuste qui, après un bon entretien, deviendra un arbre qui produira de bons fruits, un arbre capable d’améliorer chaque jour le profil de ce beau pays qu’est la RDC.

Nous pouvons pleurer tous ces enfants mutilés et tués mais il faut surtout toujours se souvenir que chacun d’eux portait en lui un atout, une connaissance.

A chaque fois que ces enfants sont tués, nous devrions nous demander si l’on n’a point perdu un homme meilleur qu’Abraham Lincoln, une femme plus courageuse que Jeanne d’Arc ou même un individu plus savant qu’Albert Einstein.

Et pour les enfants qui subissent des violences sexuelles ainsi que toutes les autres formes de maltraitances, certes ils pourront éventuellement récupérer leurs années d’études perdues, passeront par des centres spécialisés et tout le reste, mais il y a un dicton qui dit : « la caque sent toujours le hareng. »

En d’autres termes, on porte toujours la marque de son passé.

Ces enfants ayant vécu ces violations paraîtront certainement guéris mais comme on le sait si bien, il faudrait parfois toute une vie pour oublier un mal. Mais que dire des maux ? D’une enfance perdue ? De tant d’années de souffrances continues ? Tout cela peut être dissimulé mais ne sera malheureusement jamais oublier.

Il y aura toujours des conséquences néfastes à l’avenir ; mieux vaut prévenir que guérir dit-on.

Nous saluons les efforts du gouvernement mais parfois, à regarder la RDC, nous pensons que nous régressons. En effet, pour nous, la seule manière de voir que le chemin a été parcouru, que le pari est gagné, sera de voir qu’il ne reste plus aucun enfant dans les parties au conflit, même dans les groupes armés.

L’élite de ce pays ne vit pas dans le seul enfant qui va à l’école mais il meurt avec tous ces enfants qui subissent tant d’atrocités lors des différents conflits armés auxquels fait face notre pays.

J’ai appris d’un proverbe chinois que : « l’argent ne rachète pas la jeunesse. »

On aura beau avoir des richesses, être un scandale géographique, mais tant que nous perdons une jeunesse devant être instruite et pouvant travailler pour ce beau pays qu’est la RDC, aucune de toutes ces richesses ne pourra compenser cette perte.

Les années avancent mais l’espoir d’un Congo plus beau qu’auparavant se meurt.

N’apprends pas à ma main à porter une arme qui pourrait te détruire, mais apprends-lui à porter un cartable qui permettra de te construire.

Un enfant perdu est un Congo perdu.

Découvrez ici la chanson « Enfants, Pas Soldats ! » des enfants de la RDCongo qui croient au changement pour et par les enfants :

Découvrez aussi les talents d’acteur dont les enfants de la RDC
font preuve pour demander le respect de leurs droits :

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©UNICEF RDC/2015/Serge Wingi
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À propos de l’UNICEF
L’UNICEF promeut les droits et le bien-être de chaque enfant, dans tout ce que nous faisons. Nous travaillons dans 190 pays et territoires du monde entier avec nos partenaires pour faire de cet engagement une réalité, avec un effort particulier pour atteindre les enfants les plus vulnérables et marginalisés, dans l’intérêt de tous les enfants, où qu’ils soient. Pour en savoir plus sur l’UNICEF et son action : www.unicef.org/french
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