Je me nomme Abischai Mbayo et j’ai 16 ans. Je suis enfant reporter de Kipushi, une cité située à 30 Km de la ville de Lubumbashi, dans la province du Haut Katanga.
On retrouve dans la cité de Kipushi, beaucoup d’enfants vendeurs ambulants. Ils sont dans les rues et font leur commerce pour avoir juste de quoi manger. Beaucoup de parents affectés par la pauvreté n’arrivent plus à subvenir aux besoins de leurs enfants. Et c’est la situation que vit César, 12 ans. Cet enfant vit avec sa grand-mère depuis le divorce de ses parents.
Les risques pour la santé des enfants vendeurs
Au coin de la rue, César est assis à côté de son bassin de légumes. Sa voix est rauque et sa gorge sèche. Pendant de longues heures de la journée, César crie pour attirer l’attention des clients sur ses marchandises. Dans la rue, César, comme d’autres enfants vendeurs, est exposé aux accidents de circulation. Et il en est conscient. Lors de notre entretien avec lui, le 17 mai 2021, il nous a affirmé qu’« il y a beaucoup de dangers qui menacent les enfants vendeurs de Kipushi, notamment les maladies causées par la poussière surtout pendant la saison sèche, les accidents de circulation, etc. »
César précise que, « plus souvent, il y a des accidents avec les motos qui circulent dans la cité. Les motards renversent non seulement nos marchandises, mais aussi les enfants vendeurs ».
César a laissé entendre que les bénéfices qu’il tire de son petit commerce ne lui servent qu’à combler les besoins de sa grand-mère. Mais, ils ne permettent même pas d’aller à l’école.
L’Etat doit agir
Etant moi-même enfant, la vie que mène César est une vie difficile. L’article 32 alinéa 1 de la Convention internationale des droits de l’enfant stipule que : « les Etats partis reconnaissent le droit de l’enfant d’être protégé contre l’exploitation économique et de n’être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à sa santé ou à son développement physique, mental, spirituel, moral ou social ». Pourtant, les enfants qui vendent dans les rues de Kipushi sont exposés à des situations qui peuvent affecter leur santé ainsi que leur développement.
J’aimerais que les autorités puissent s’impliquer dans le respect de leurs obligations envers les enfants. Les enfants qui font du commerce dans les rues de Kipushi, leur place est à l’école, peu importe les conditions dans lesquelles se trouvent leurs parents. Les autorités doivent prendre les mesures nécessaires pour arrêter ce fléau.