Noella, 18 ans, est jeune Reporter à Bukavu au Sud-Kivu.

En cette journée du 16 juin où nous commémorons la Journée de l’Enfant Africain, nous Enfants Reporters, au nom des autres enfants du Sud-Kivu, sommes consternés par la situation que nous traversons à cause de la COVID-19.

Pour notre pays la République Démocratique du Congo, nous saluons les mesures salutaires édictées par l’autorité politique et sanitaire pour nous préserver de ce malheur. Néanmoins, l’enfant africain en général et congolais en particulier, se voit astreint de cette pandémie devenue un droit naturel. Entre autres mesures, la fermeture de nos écoles, des églises, qui sont des milieux où l’enfant reçoit une éducation saine et adaptée comme stipulé dans l’article 28 de la Convention relative aux droits de l’Enfant.

Nombreux d’entre nous ne sont pas protégés comme recommandé, et l’autorité ne prévoit pas les mesures d’accompagnement en faveur de l’enfant congolais. Nous apprenons et assistons à des scènes indésirables, plusieurs enfants errent ça et là (terrains de football, enfants vendeurs dans les marchés, enfants qui participent à des marathons populaires pour ne citer que cela) sans protection aucune contre la COVID-19.

Le Gouvernement congolais avec l’appui des partenaires a mis sur pied un enseignement à distance pour nous occuper pendant ce temps où l’école est fermée. A la grande surprise, cet enseignement bénéficie à un petit nombre car exclusif faute de moyens. On peut citer la faible alimentation en énergie électrique malgré les efforts de la SNEL, le manque d’appareils récepteurs, le faible encadrement par les parents, le manque d’intérêt pour certains enfants, etc.

Cette pandémie, fléau du siècle, a occasionné plusieurs méfaits piétinant ainsi nos droits fondamentaux édictés par la Convention relative aux droits de l’Enfant :

  • – Nous sommes discriminés au niveau même où l’adulte ne nous considère plus comme groupe vulnérable qui demande une attention particulière (article 2) ;
  • – Notre santé est en danger et nous risquons la mort (article 24) ;
  • – Nos écoles sont fermées et nous ne savons pas jusqu’à quand (article 28) ;
  • – Nous sommes privés de jeux de groupe alors que nous avons droit au loisir (article 31) ;
  • – Nous sommes sous le regret de voir que toutes les mesures édictées par l’autorité compétente ont été prises sans avoir associé la participation de l’enfant directement ou par le biais des institutions et associations qui s’occupent de notre épanouissement (article 15).

Nous recommandons au gouvernement national et provincial d’améliorer notre condition sanitaire en nous dotant des soins appropriés pour nous éviter la contamination et de prendre des mesures appropriées pour nous garantir une éducation en nous préservant de la contamination du COVID-19.