Dorcas Karhatwa a 14 ans. Elle est enfant reporter de Bukavu, province du Sud-Kivu.

 

Je suis Dorcas Karhatwa, enfant reporter de Bukavu, province du Sud-Kivu, en RDC. J’ai rencontré Jonas, un garçon de 15 ans. Il vit à Bukavu. Et on a parlé sur l’éducation.

 

En fait, lorsqu’on a parlé, je pensais à la journée de l’enfant africain célébrée le 16 juin dernier. Pour cette année, l’accent était mis sur l’éducation. Jonas m’a dit qu’il ne va plus à l’école.

 

Obligé par ses parents pour arrêter les cours

 

Les parents de Jonas lui ont demandé d’arrêter l’école. Il y a de cela plus de deux ans, les parents ont dit à l’enfant qu’ils ne peuvent plus payer ses études en même temps que celles de ses frères aînés.

Les parents ont proposé à Jonas de reprendre l’école quand ses auront obtenu leurs diplômes d’Etat. Et pourtant, l’enfant était déjà en huitième dans une école de Bukavu.

 

L’enfant n’a jamais digéré la décision de ses parents. Mais qu’est-ce qu’il peut bien faire ? Jonas vit mal cette décision de ses parents. Pour lui, c’est de la discrimination puisque tout enfant a le droit à l’éducation et doit aller à l’école. On ne peut pas lui demander d’arrêter l’école pour laisser d’abord ses frères étudier.

 

Jonas a continué malgré tout

 

Après avoir parlé avec ses parents, Jonas a continué à aller à l’école. L’enfant ne payait plus les frais scolaires. Jonas est souvent chassé de l’école. À un moment donné, comme il ne payait plus les frais scolaires, l’enfant n’est plus jamais retourné à l’école.

En plus du retard qu’il a accumulé, Jonas ne supporte plus rencontrer ses anciens collègues de classe. Lorsqu’il voit ses amis partir à l’école et que lui ne peut plus s’y rendre, l’enfant est malade. Et voir encore ses frères partir à l’école chaque matin, alors que lui reste à la maison, l’enfant le vit mal. Pourtant, il a les mêmes droits que ses frères. Pendant ce temps, Jonas passe ses journées à la maison.

 

Je voudrais demander aux autorités congolaises de voir comment investir davantage dans l’éducation pour soutenir les enfants qui veulent étudier, mais dont les parents n’ont pas de moyens. Aussi, je ne sais pas comment faire pour que les enfants ne se sentent pas discriminés en famille lorsqu’on favorise la scolarité d’un enfant et pas de l’autre. Les enfants sont tous égaux.

 

Enfin, j’aimerais que la gratuité de primaire soit vraiment effective dans toutes les écoles avec des bonnes mesures d’accompagnement. Il faudra aussi définir correctement les principes de rémunération des enseignants afin qu’ils ne soient pas découragés dans leur travail.

 

La gratuité de l’enseignement est une chose. Mais il ne faudrait qu’on puisse sacrifier la vie des enseignants et leurs droits à un bon salaire. Enfin, il ne faut pas oublier de tout mettre en œuvre pour le bon fonctionnement des écoles.